L’actualité politique vient d’être marquée par la lettre de demande d’un énième dialogue sollicité par le Président National de l’ANC, actuel Maire de Golfe 4 et, adressée au chef de l’Etat Togolais. La note écrite par Mr. Jean Pierre Fabre, exhortait Faure Gnassingbé à ouvrir un dialogue avec l’opposition sans délai, une information qui a fait le chou gras de la presse ces dernières heures. Nombreux sont les acteurs politiques et leaders d’opinions, tout comme les représentants de la société civile qui ont été surpris de la requête. à cette occasion, Mr. Albert Kate, Leader d’opinion dans la diaspora aux USA se prononce sur le développement de l’actualité politique comme à l’accoutumée.
Info Diaspo : Bonjour Cher Kate, comment avez-vous accueilli la requête adressée par Mr Fabre, sollicitant un énième dialogue entre pouvoir et opposition ?
Albert Kate : Merci, le dialogue est le bon sens en toute démocratie car le pluralisme politique oblige à discuter et à trouver des compromis pour mieux délibérer. D’aucuns diraient même que c’est une panacée pour poser les bases solides et durables d’une démocratie et instaurer l’Etat de droit. Le chronogramme des prochaines échéances électorales aurait certainement motivé Mr. Fabre à vouloir aborder le sujet du dialogue avec diligence. Je félicite Mr. Fabre d’avoir choisi sans ambages la voix du dialogue et le courage démontré de vouloir aller à l’essentiel sans tergiverser avec des préalables. Néanmoins, nous disons : ‘halte au dialogue par précipitation et halte au dialogue sans la société civile et la diaspora’.
Info Diaspo : Comment justifiez-vous votre position ?
Albert Kate : Halte au dialogue par précipitation parce que les points énumérés dans la lettre de Mr. Fabre comme objets de discussions sont pertinents mais émanant d’un seul parti politique pour l’instant. Or, certains d’entre nous autres togolaises et togolais, pensons qu’avant d’aborder ces sujets qui concernent le cadre électoral, la recomposition de la cour constitutionnelle, la révision du fichier, la CENI, il faut commencer par l’Amnistie, les gages de l’Alternance ensuite, un compromis sur l’Equilibre des institutions, un gouvernement d’union national avec l’inclusion de la société civile, la diaspora, l’opposition et le pouvoir. Il faudra chercher à travailler ensemble pour relever les lacunes avant de les corriger ensemble sans contestation et perte de temps. Passer outre cette démarche et directement procéder comme par le passé serait une répétition des vieilles méthodes dont les résultats des travaux ont toujours été contestés par l’opposition qui a chaque fois crédité la responsabilité au gouvernement dont elle ne fait par partie. Pour qu’il n’y ait plus de contestation, nous devons tous ensemble travailler dans les mêmes institutions, y compris le gouvernement, pour ensemble endosser la responsabilité. Cela servira aussi de cohabitation pour créer la confiance politique mutuelle inexistante à ce jour au sein de la classe politique, mais nécessaire pour baliser la voix de l’alternance démocratique comme c’est fait dans d’autres pays.
Halte au dialogue sans la société civile et la diaspora, parce qu’avec les élections locales, les partis d’oppositions ne doivent plus prétendre être les seuls porteurs des aspirations du peuple, sauf celles de leurs propres militants. La société civile et la diaspora doivent séparément prendre place à toutes assises nationales qu’il y aura au nom du peuple Togolais. Le dernier dialogue sous l’égide de la CEDEAO entre les politiques a montré ses limites. Nonobstant la durée on ne peut plus insupportable des négociations, les politiciens n’ont pas daigné satisfaire les attentes du peuple Togolais mais les leurs. La suite vous la connaissez. La société civile et la diaspora doivent faire tampons contre toute fuite en avant des politiques et contre tout contrôle du prochain dialogue ou du débat par les partis politiques. Cette fois-ci, la diaspora et la société aussi seront aux assises après l’échec du dernier dialogue entre l’opposition et le pouvoir car, le Togo n’est pas le patrimoine des partis politiques.
Info Diaspo : Il y a un minimum de reformes déjà opérées contenant l’immunité du Chef de l’Etat sortant, pourquoi parler encore d’amnistie ?
Albert Kate : Ce sont des avancées politiques que nous saluons tous, mais très insuffisantes et rien de comparable aux gages de l’Alternance pacifique dans d’autres pays. Il faut courageusement s’asseoir et améliorer ce qui a été fait et aller au-delà des attentes ; c’est une condition sine qua non pour accoucher un dialogue historique qui peut mettre notre pays définitivement sur les pas d’un lendemain meilleur. La différence que je souligne est l’ordre des priorités et l’élimination des obstacles partisans. Ce sursaut demande d’ouvrir le cadre des discussions à d’autres Togolais et Togolaises mais pas une nouvelle conférence nationale et on verra la suite.
Info Diaspo : Avez-vous les moyens pour empêcher les politiciens d’avancer dans leur démarche actuelle ?
Albert Kate : Je lance ici respectueusement un appel au Chef de l’Etat, lui demandant de prêter oreille à la Société Civile et à la diaspora, un appel aux acteurs politiques, aux chancelleries amies du Togo et au gouvernement de tout mettre en œuvre pourque toutes les couches de la nation soient impliquées cette fois-ci dans la recherche de solutions durables aux problèmes politiques et économiques du Togo. Je vous remercie.
Source : www.icilome.com