Le dialogue inter togolais annoncé pour mettre fin à la crise togolaise n’a pas comblé les attentes. A peine débuté, il a été suspendu quelques jours avant de reprendre vendredi dernier pour finalement être repoussé à une date ultérieure. Pourquoi les pourparlers n’ont-ils pas abouti alors qu’on annonçait des discussions franches et sincères sous l’égide du président ghanéen Nana Akufo Addo ? La coordinatrice de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition a donné des réponses à cette interrogation. Elle s’est exprimée sur la radio victoire Fm ce 26 février.
La question cruciale qui a été la pomme de discorde entre les deux parties est le retour à la Constitution de 1992 et ses implications. Cette loi fondamentale votée par le peuple à près de 98% en 1992 est aujourd’hui perçue par le pouvoir en place comme une « constitution de la haine », informe Brigitte Adjamagbo Johnson.
« Les membres du parti présidentiel UNIR soutiennent que cette constitution est veille et qu’elle a été votée à la majorité par une certaine communauté ethnique. Par conséquent, il n’est pas envisageable de la faire revenir », a laissé entendre cette responsable de la CDPA.
« Pour eux, si le retour à cette constitution doit impliquer que le chef de l’Etat actuel ne soit pas candidat en 2020, ce retour n’est pas possible, puisqu’il sera candidat en 2020 et en 2015, si besoin est », a rapporté l’opposante.
Ce qui est écœurant, a-t-elle poursuivi, c’est que les représentants du pouvoir à la table de discussion sont allés très fort en se prévalant de l’argument selon lequel la crise a pour fondement un conflit nord-sud. C’est ce qui justifie l’interdiction de manifestations à Kara, à Mango, à Bafilo et à Sokodé, note-t-elle.
Pour Brigitte Adjamagbo et les siens, « Le peuple souverain est déterminé, il veut sa Constitution de 1992. Et par application de ce retour à cette constitution, qu’on en arrive à obtenir une alternance et un changement de ce régime. Ce qui passe par un changement à la tête de ce pays qui va permettre de déconstruire progressivement tout le système enraciné et auquel nous avons tous participé d’une manière ou d’une autre, sans le savoir ». « Si son retour est impossible alors le dialogue est vain », poursuit Adjamagbo Johnson.
L’entêtement des deux parties à amené le président ghanéen à suspendre les pourparlers tout en leur promettant de les recevoir dans les prochains jours dans son pays pour approfondir les échanges avant la reprise du dialogue.
La leader politique a conclu ses propos en soutenant que « quoi qu’il en soit, la lutte continue ».
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