Le président des Forces Démocratiques pour la République (FDR), Dodji Apevon, s’est livré à un exercice de décryptage de l’actualité au cours d’une interview publiée dans le récent numéro du journal « la manchette ». L’avocat international a abordé sans détours les grands sujets qui nourrissent les interrogations de l’opinion publique togolaise.
Les propos du président des FDR se résument en une résolution : « En dépit de tous les rebondissements de la crise togolaise, la quête du changement ne faiblira point » , puisque, selon lui, le gouvernement togolais table sur « la ruse, la roublardise et la violence gratuite » pour détourner le peuple togolais de sa soif de la « liberté ».
Cette liberté, le peuple togolais l’obtiendra peu importe les circonstances, soutient Dodji Apevon lorsqu’on lui demande s’il la coalition (coalition des 14 partis politiques de l’opposition dont il est membre) ne regrette pas d’avoir accepté la suspension des manifestations de rue avant le dialogue
« Le reproche qui est aujourd’hui fait à la Coalition est d’avoir accepté le dialogue et surtout d’avoir consenti de se priver de son arme essentielle c’est-à-dire la mobilisation populaire. Mais était-il possible, dans le contexte qui est le nôtre, de dire non au dialogue ? Si on l’avait fait d’autres togolais nous l’auraient reproché. Et lorsqu’au premier jour du dialogue, le facilitateur, (qui s’est montré intraitable à l’égard du pouvoir en lui demandant avec fermeté d’arrêter l’organisation unilatérale des élections et en lui rappelant avec justesse que le cadre électoral fait partie du dialogue), nous sollicite pour suspendre momentanément les manifestations, pouvions nous logiquement lui dire non ?
Pour Dodji Apevon , le pouvoir fait preuve de mauvaise foi « pour démobiliser et casser la dynamique des manifestations ». « Comme à son habitude, la parade du pouvoir est la répression sauvage et la ruse pour étouffer et anéantir le soulèvement populaire. Sa stratégie est de faire semblant d’accepter le dialogue tout en affichant comme objectif à atteindre le référendum avec sa nouvelle constitution contestée et les élections locales et législatives sans un cadre électoral consensuel et tout ceci pour baliser frauduleusement la voie à la présidentielle de 2020 ».
L’ancien membre du CAR reste toutefois confiant en la détermination du peuple togolais malgré les mauvaises langues qui le disent démobilisé notamment depuis l’exil forcé de Tikpi Atchadam.
« Tikpi Atchadam a donné un coup d’accélérateur à la remobilisation des Togolais de l’intérieur comme de la Diaspora et nous lui reconnaissons ce mérite. Mais en réalité, le 19 Août n’a été que l’aboutissement de plusieurs initiatives qui avaient été amorcées ici et là. Avant le 19 Août, il y avait le rapprochement du Groupe des six avec CAP 2015 avec la projection d’actions communes.Il est regrettable que pour des raisons liées à sa sécurité, notre camarade soit contraint de rester provisoirement hors du pays. Mais son absence n’affecte pas la mobilisation car nous n’avons pas un problème de mobilisation. Si on en avait, le pouvoir nous aurait laissé marcher. Malgré son absence physique sur le terrain, Tikpi est présent à travers les audios qu’il envoie très régulièrement pour galvaniser les troupes »,a rétorqué Dodji Apevon.
Pour l’avocat, l’essentiel est de trouver une nouvelle orientation à la lutte politique . « Le problème que nous avons et auquel il faut rapidement trouver une solution est l’interdiction pure et simple au départ puis déguisée de nos manifestations avec son corollaire de répressions sauvages, de rafles arbitraires débouchant sur des traitements inhumains et dégradants dont nos compatriotes sont victimes(…)La Coalition des 14 partis de l’opposition, la Société Civile et la Diaspora togolaise de par le monde, sont conscientes des difficultés actuelles. Mais elles se réorganisent pour apporter à bref délai les réponses appropriées ».
« Le vaillant peuple togolais n’abdiquera pas dans sa quête effrénée de la liberté », promet l’homme politique.
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