Devoir de mémoire : Il était une fois un 25 janvier 1993, le massacre de Fréau Jardin

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Les Togolais se souviennent comme si c’était hier. Aujourd’hui 25 janvier 2018, 25 ans après, les familles des victimes se rappellent encore ce massacre qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de Togolais en quête de la liberté et de la démocratie.

Tout a commencé ce lundi 25 janvier 1993 avec une manifestation pacifique que l’opposition, réunie au sein du Collectif de l’opposition démocratique (COD II) avait organisé à Fréau Jardin, pour obliger feu Général Gnassingbé Eyadéma à respecter les accords issus des différentes négociations entre la mouvance présidentielle et l’opposition.

De nombreux Togolais s’étaient réunis à Fréau Jardin, en présence des émissaires européens. La manifestation n’avait même pas encore débuté lorsque ça commençait par tirer sur la foule. Plusieurs personnes ont été tuées. De même, plusieurs corps avaient disparu. Des personnalités proches du régime d’Eyadéma ont été citées à l’époque comme étant les commanditaires de ce massacre des populations à mains nues.

Le feu Colonel Yoma Narcisse Doua, homme de main de Gnassingbé Eyadéma, était indexé à l’époque. Il serait celui qui a exécuté ce massacre contre les populations à Fréau Jardin, à la tête d’unité appelée « Brigade rouge » qui ne faisait pas partie de l’armée togolaise. Cette brigade rouge, selon les informations, était appuyée par des miliciens du régime.

Le nom de l’ancien Premier ministre, Agbéyomé Kodjo Messan, à l’époque ministre de l’Intérieur, revenait avec persistance dans ce dossier sombre. Il aurait été le cerveau de ce massacre du 25 janvier 1993, suivi de la répression de la population dans la capitale le 30 janvier de la même année. Ce qui a contraint des centaines de milliers de Togolais à l’exil.

Toutefois, Agbéyomé Kodjo, président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS), a, lors des auditions à la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) de Mgr Nicodème Barrigah, rejeté son implication dans cette affaire. Une déclaration qui n’a pas convaincu les anciens membres du COD II jusqu’aujourd’hui.

Dans tous les cas, les commanditaires et ceux qui ont exécuté cette sale besogne et endeuillé toute une nation, continuent de courir librement les rues, puisque ce massacre ne sera jusqu’à nos jours élucidé.

I.K

Source : www.icilome.com