Il a commencé par énumérer les raisons qui handicapent l’émergence du Togo en 2030. Thomas Koumou, président de l’association « Veille Economique », puisque c’est de lui qu’il s’agit, revient cette semaine avec un autre aspect de ce handicap : le détournement massif des deniers publics. Lecture !
Nous arrivons au terme de cette présentation sur les quatre raisons fondamentales qui hypothèquent l’émergence de notre pays le Togo à l’horizon 2030. Nous avons déjà décrit les trois premières que son l’absence d’une forte légitimité, l’absence d’un modèle de croissance sur laquelle on peut bâtir une véritable politique de croissance économie dans le moyen et long terme et la faiblesse de notre taux de croissance ainsi que de notre PIB. Nous allons terminer aujourd’hui avec le cancer qui ronge notre pays le Togo à savoir, le détournement massif des deniers publics.
Les détournements massifs des ressources de notre pays aussi bien en amont de l’économie qu’au cœur de cette dernière, sont illustrés par les différents rapports 2013, 2014 et 2015 de Global Financial Intégrity (GFI). Selon les rapports 2014 et 2015 de GFI, les flux illicites qui sont sortis du Togo entre 2003 et 2013 sont estimés à 22 507 millions de $ us soit 11 253 000 000 000 de FCFA. De façon détaillée, il est sorti du Togo 214 millions $ us (2003), 251 millions $ us (2004), 952 millions $ us (2005), 1690 millions $ us (2006), 2 883 millions $ us (2007), 4 514 millions $ us (2008), 3 809 millions $ us (2009), 1 173 millions $ (2010), 4 089 millions $ us (2011), 1451 millions $ us (2012), 1479 millions $ us (2013).
Ces ressources représentent en moyenne 1 023 milliards de FCFA par an sur les 11 ans. Elles sont équivalentes à plus de 4,5 fois le PIB 2015 du Togo. Ces ressources alimentent des comptes offshores de ceux qui ont décidé d’installer une situation d’inamovibilité du pouvoir à la tête de notre pays. Dans le même temps ils ont endetté le pays à hauteur d’environ 2 000 milliards de FCFA. Dette que nos enfants doivent payer. Ils ne cessent de répéter à qui veut l’entendre que le Togo n’a pas de ressources financières pour financer son économie.
Face à cette situation, certains économistes estiment qu’il faut récupérer les réserves qui garantissent nos transactions à l’extérieur pour les mettre à la disposition de ceux qui font sortir du pays plus de 1 000 milliards de façon illicite chaque année. La grande question qui demeure est celle-ci : les gouvernants actuels ont-ils la capacité de faire arrêter cette hémorragie? Ces détournements de fonds publics ne sont-ils pas consubstantiels à la pérennisation du pouvoir?
J’espère qu’avec cette présentation, chacun de vous avez une idée relativement claire du chemin qui nous reste à parcourir pour moderniser notre pays.
Puisse la Divine Providence veiller sur nous et marcher à nos cotés
Thomas Dodji Nettey KOUMOU
Veille Economique
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