Alors que les responsables des communes, chargés d’exécuter la décision du gouvernement togolais de désengorger les abords des voies publiques, tergiversent, certains Togolais ont pris déjà sur eux-mêmes de dégager les « conteneurs » et « baraques » leur servant de lieux d’activités professionnelles. Ceux-ci, les larmes aux yeux, se disent meurtris par cette situation qui les plonge dans un avenir incertain.
En parcourant quelques communes de la ville de Lomé, on peut constater que certains commerçants et professionnels commencent par dégager d’eux-mêmes les emprises des voies publiques. Inquiétés par les discours ambivalents des maires et conseillers municipaux dont certains montrent du zèle à cette tâche et d’autres plus réticents, ces Togolais ont décidé de préserver non seulement l’intégrité de leurs installations, mais également leur propre dignité en évitant des expulsions manu militari.
Cependant, ce n’est pas par gaité de cœur, encore moins par une garantie d’un autre emplacement pour réinstaller leurs activités. C’est en ayant la peur au ventre et dans une confusion totale que ces hommes et femmes sont en train de « cesser » leurs activités.
Naturellement, les conséquences sociales d’une telle situation sont aisées à entrevoir. Il est constant que ces petits commerces et structures se financent généralement auprès des microfinances. Cette cessation d’activités, ou au meilleur cette interruption momentanée ne sera pas sans conséquence dans le remboursement des crédits. Les besoins familiaux auxquels pourvoient les activités exercées dans ces « conteneurs » et « baraques » sont également menacés.
Dans un contexte social sérieusement éprouvé par la hausse des prix des produits pétroliers et son corolaire de flambés des prix des produits de première nécessité, est-il logique que les autorités togolaises décident d’exécuter cette mesure de désengorgement des abords des voies publiques sans aucun accompagnement social, financier et psychologique ?
Avec Icilome
Source : Togoweb.net