« Quiconque s’est déshonoré par la fraude n’est plus digne de la société des honnêtes gens » (Mocharrafoddin Saadi)
Que se passe-t-il au centre de référence en matière de délivrance des résultats des tests Covid-19 aux voyageurs? A l’allure où se délivrent ces tests, on est en droit de dire que des réseaux bien huilés continuent de s’enrichir sur le dos des voyageurs non avertis. Et il est temps que les premiers responsables de l’Institut national d’hygiène (INH) et les biologistes ayant un accès direct à la base de données répondent de ce qui se passe.
L’affaire ne doit plus relever de la coordination nationale de la riposte contre la pandémie du coronavirus, mais bien des agents dont des biologistes et de la direction de l’INH. Au risque que cette institution perde de sa crédibilité si rien n’est fait pour enrayer la spirale vicieuse.
En août 2020, lorsqu’un Libanais avait tenté de frauder avec les résultats du test, il avait été détecté. On nous avait fait croire que la base de données est conçue de manière à détecter d’éventuels doublons, c’est-à-dire que quelqu’un qui s’est déjà fait tester, et qui revient quelques jours plus tard pour se faire faire un autre test, est automatiquement signalé par un système d’alerte.
En février 2021, on a appris que de faux résultats étaient délivrés à des voyageurs, contre versement d’argent. Là aussi, on nous a fait croire que c’est parce que les agents en poste à l’aéroport de Lomé n’avaient pas la possibilité d’accéder à la base de données de l’INH directement, qu’il leur était impossible de vérifier que le résultat présenté par un voyageur en partance était conforme à celui dans la base de données ou pas.
Mais alors, pourquoi et comment se fait-il qu’un voyageur s’étant fait tester négatif avec la signature du médecin biologiste sur le résultat, reçoive moins de deux heures après un autre résultat, cette fois-ci positif et signé du même médecin biologiste ? Et comme si la victime était un analphabète, on se permet de l’appeler nuitamment pour lui proposer de changer son dernier test positif en un test négatif. Le comble, la signature de la Commandante, madame Wemboo Afiwa Halatoko figure en bas des deux tests à la fois négatif et positif.
Qu’est-il arrivé à la base de données de l’INH ? De deux choses, l’une. Ou bien on nous a fait croire autre chose alors que cette base ne répond pas aux besoins, ou alors ceux qui y ont accès en profitent pour faire leur business.
De plus en plus, il est dénoncé que des fraudes d’une ampleur peu imaginables se font sur le dos des pauvres populations dans cette histoire de coronavirus, même au Togo. La preuve ! La coordination nationale en charge de la riposte va-t-elle agir pour arrêter l’hémorragie ?
On a parlé du système de code barre susceptible de freiner les fausses manipulations des résultats. A ce jour, rien, absolument rien n’a été fait dans ce sens. Le Togo bombe le torse en matière de riposte contre la pandémie. On comprend de plus en plus comment et pourquoi !
Godson Ketomagnan
Source : Liberte
Source : 27Avril.com