On n’est pas dans une ferme perdue à l’intérieur du pays. Ici, c’est un établissement scolaire situé dans la capitale, au cœur de la ville de Lomé. Et nous sommes, précisons-le, en 2019. Des images qui donnent l’impression du passage d’un tsunami dans le quartier Bè-Kpota.
On passe très souvent devant ce lycée. La cour de cet établissement scolaire est souvent pris d’assaut les week-ends où des gens vont faire des exercices physiques pour se débarrasser du stress de la semaine du travail. Mais personne ne se rend presque jamais compte de l’état des bâtiments et salles des classes au sein de cet établissement. Il a fallu que, samedi dernier, une grande pluie retienne ceux qui y étaient pour faire du sport.
Face à cette pluie, il faut se mettre à l’abri pour espérer qu’elle diminue d’intensité avant de rentrer ou reprendre les activités sportives. Les salles de classe sont les endroits privilégiés pour cela. Mais une fois dans ces salles, on s’est rendu compte que mieux vaut rester sous la pluie. Parce qu’en fait, il n’y a pas une grande différence entre rester sous la pluie (dehors) et se cacher dans ces salles, histoire de s’abriter.
Les salles de classe ressemblent à des hangars de fortune qui abrite les revendeuses de piments rouges au marché d’Akodésséwa. Elles n’ont presque plus de toits. Ce sont de vieux débris qui couvrent ces bâtiments, laissant pénétrer, pendant la saison sèche, des rayons solaires qui disputent les places avec les élèves au moment des cours.
A chaque pluie, les élèves sont obligés, dans ces salles, d’aller se regrouper à un endroit où il goutte le moins. Dans tous les cas, on ne peut se déroger du verdict de dame pluie : être mouillé.
Cette situation, les élèves la vivent depuis plusieurs années. C’est à croire qu’ils fréquentent gratuitement dans cet établissement scolaire où les enfants sont renvoyés chaque mois (au cours de l’année académique) pour les frais scolaires. Plusieurs classes dans l’enceinte de l’école, n’ont pas de porte. N’importe quel quidam peut y entrer à n’importe quelle heure et faire du n’importe quoi.
Les effectifs dans les salles de classe sont pléthoriques au point où les enfants se plaignent de forte chaleur déjà dès la troisième heure. « Nous sommes au nombre de 117 dans notre classe. Nous sommes assis trois par banc. Vers 10 heures dans la journée, on n’arrive plus à supporter la chaleur dans la classe. Je peux dire que ces derniers jours où il pleut beaucoup, on n’a plus ce problème. Mais c’est la difficulté de s’asseoir dans la classe que nous avons quand il pleut », nous confie un élève de la classe de 5e dans cet établissement.
Il est rare de voir les enseignants faire des contrôles et devoirs à cause de ce nombre pléthorique. Le lycée de Bè-Kpota qui existe depuis plusieurs dizaines d’années et où de nombreux cadres sont passés, est aujourd’hui méconnaissable de par l’image qu’il présente. Et dire que c’est dans la capitale qu’on retrouve cet établissement scolaire !
I.K
Source : www.icilome.com