La justice togolaise pourrait être saisie de certains dossiers de malversation financière dans lesquels des noms des anciens ministres de Faure Gnassingbé sont cités.
Selon le président de la Haute autorité de la protection et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), trois affaires seront déposées sur la table des juges au cours de l’année 2019.
Essohanam Wiyao cite trois cas : il s’agit des détournements des fonds mobilisés pour la participation des Éperviers, équipe nationale, à la phase finale des CAN 2013 en Afrique du Sud et en 2017 en terre gabonaise et la prévarication des fonds destinés à la réhabilitation de la route Lomé-Vogan-Anfoin.
« Nous allons insister sur la lutte contre l’impunité. Ce qui veut dire que très bientôt, nous allons travailler les plaintes et les différents rapports que nous avons reçus sur les affaires des 2 CAN et sur la route Lomé-Vogan-Anfoin. Nous allons finaliser rapidement les rapports et les remettre à la justice », promet Essohanam Wiyao.
Si cette sortie du premier responsable de la Haute autorité de la protection et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées est bien accueillie dans l’opinion, dans certains cercles elle mécontente parce que ces trois dossiers sont liés à des ministres qui, certes ne sont plus au gouvernement mais qui y ont joué un grand rôle.
Guy Madjé Lorenzo, ancien ministre en charge des Sports avait promis devant les caméras que les fonds mobilisés pour la bonne participation des Éperviers seront bien utilisés lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de 2017. A l’arrivée, 600 millions de FCFA sont introuvables. M. Lorenzo est notamment accusé de faire partie d’un réseau mis en place pour siphonner les fonds à travers la surfacturation dans la commande des vestes d’origine douteuse à l’effigie des Éperviers. Finalement et les accessoires et les vestes ne seront jamais portés par les joueurs.
Bien avant son arrivée au département des sports, 628 millions ont pris une destination inconnue après la participation à la CAN 2013 au pays de Nelson Mandela.
La route Lomé-Vogan-Anfoin. Il s’agit d’un scandale financier qui implique Ninsao Gnofam, ex-ministre des Transports et des Infrastructures et d’Adji Otèth Ayassor, son collège de l’Économie et des Finances au moment des faits.
En effet, la réhabilitation de cette route longue de 61 kilomètres confiée à la société CECO BTP nécessite une enveloppe de 36 milliards de FCFA. 26 milliards ont été débloqués pour l’entame des travaux. Ces sous se sont ensuite évaporés dans la nature.
Ninsao Gnofam nommément accusé se défend. « Cela m’a toujours fait sourire. Tous ceux qui le disent, n’apportent aucune preuve à leur déclaration. Je ne me fais pas trop de souci tant que ceux qui le disent n’auront pas apporté la preuve de leur déclaration », réfute-t-il encore récemment sur une radio privée.
La Réhabilitation de la route Lomé-Vogan-Anfoin est finalement confiée à une entreprise chinoise pour un montant de 31 milliards de francs CFA.
Dans un pays respectueux de l’État de droit et de la bonne gouvernance, si la HAPLUCIA saisit effectivement la justice, au moins ces trois ex-ministres du parti au pouvoir vont devoir s’expliquer sur qui a fait quoi et comment dans ces dossiers.
A.H.
Source : www.lomechrono.com