Des chiffres imaginaires de l’involonté frappante du Togo

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Au détour de la publication du Rapport sur l’Indice de développement humain (IDH) 2023-2024 qui révèle que le Togo est passé de 0,539 en 2021-2022 à 0,547 en 2023-2024 et est classé pour la 2e année consécutive 1er dans l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain) et 4ème cette année dans la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), il circule de ses chiffres sur certains secteurs vitaux du Togo qui suffoquent.

Selon la Présidence de la République, le taux d’électrification national a considérablement augmenté au cours de ces dernières années, passant de 50% en 2020 à 68% en 2023. Il est avancé l’efficacité de plusieurs initiatives inclusives, en particulier Cizo et le Fonds Tinga qui ont permis à plus de 600 000 ménages d’avoir accès à l’électricité.

Au cours de la même période, plus de 51 000 lampadaires ont été implantés et réhabilités pour l’éclairage public. Le Togo a aussi opté pour l’indépendance énergétiques à travers l’implantation de la centrales solaires de Blitta et la centrale thermique Kekeli Efficient Power d’une capacité de 135 MW portant la production énergétique nationale à 303 MW

Ailleurs, le taux d’accessibilité aux soins de santé a atteint 90% en 2023.Là, on parle de l’initiative Wezou élaborée pour assurer la prise en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés. Précisément, plus de 400.640 femmes enceintes bénéficiaires de cette initiative avec 221 802 accouchements à fin 2023, le projet de construction de 86 nouvelles formations sanitaires et de rénovation de 60 autres dans le cadre du projet de Service de santé essentiels de qualité pour une couverture sanitaire universelle (SSEQCU) financé à hauteur de 40 milliards FCFA, la construction de 6 hôpitaux mère-enfant dans les différentes régions dont 3 achevés, le Projet de réhabilitation et d’équipement des centres de santé préfectoraux et régionaux pour un coût de 7,36 milliards FCFA.

Le clou avec la desserte en eau potable au Togo et ses chiffres hallucinants.

Il est annoncé qu’en milieu rural, le taux de desserte en eau potable a grimpé de 47,7% en 2014 à 74,4% en 2023. En milieu semi-urbain, il a également progressé, passant de 42,6% à 55,9%. Enfin, en milieu urbain, il est passé de 47,7% à 69%, toujours sur la période sous-revue. Selon le pouvoir, le Togo a réalisé des avancées notables en dix ans, dans le domaine de l’accès à l’eau potable. Il est dit que plusieurs projets ont été lancés simultanément dans toutes les régions du pays, à l’instar du projet PASSCO, ou récemment du PASH-MUT, afin de renforcer le réseau de distribution, réhabiliter les infrastructures existantes, ou en ériger de nouvelles.

Si on se fie aux chiffres avancés en matière de la santé, de l’énergie et de l’eau, le Togo est un eldorado. Et les gouvernants en sont si fiers qu’ils ne boudent pas leur plaisir en tympanisant la population avec ces chiffres flatteurs.

En réalité, ces chiffres demeurent le cache sexe de la gouvernance soporifique du Togo.60% du taux d’électricité au Togo où même dans la capitale Lomé, une bonne partie des quartiers s’éclairent à l’aide de l’araignée, des installations anarchiques de fortunes très suicidaires pour les usagers ? 90% du taux d’accessibilité aux soins de santé dans quelles structures sanitaires ? Pour l’eau potable, inutile d’y revenir.

Que de boniments !

Malheureusement, cette involonté frappante du régime suppose qu’aucune prise de conscience n’est envisagée. Par voie de conséquence, le Togo va demeurer dans sa droite ligne de ghettoïsation avec la même clique au pouvoir.

Honoré Adontui

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.tg

Source : 27Avril.com