L’opposition togolaise observe, cette semaine, sa dernière série de marches de protestation, pour le compte de l’année 2017. A compter de ce mercredi 27 et ce, jusqu’à samedi 30 décembre, après une pause vendredi, militants et sympathisants des quatorze (14) formations politiques composant la coalition ont rendez-vous dans les rues du Togo pour crier haro sur le pouvoir de Lomé. Mais déjà, le gouvernement lance l’alerte : « Aucun acte contraire à l’esprit pacifique des manifestations de rue… ne sera accepté ».
Après quelques jours de pause, les manifestations de rue reprennent cette semaine. A partir de ce mercredi, l’opposition togolaise, ses militants et sympathisants, artistes engagés et des organisations d’activistes contre le pouvoir de Faure Gnassingbé battent à nouveau es pavés. Ceci, pour exiger le retour de la Constitution de 1992, dans sa formule originelle, le droit de vote à la diaspora et le déverrouillage des institutions de la République.
Comme particularité, la journée de vendredi 29 décembre est consacrée au vacarme.
Autrement, leaders de l’opposition et manifestants se muniront de bassines, de bidons, de gons et cascagnettes dans le but de « faire du bruit » dans les oreilles des autorités. L’objectif étant de « déboucher » les oreilles de Faure Gnassingbé afin de le contraindre à écouter «la voix de son peuple qui est dans les rues depuis quatre (4) mois déjà». «C’est une façon de manifester pour dire au monde entier que le peuple togolais est en courroux et furieux après ce régime qui ne veut pas l’écouter. Il faut exercer ce droit constitutionnel pour d ire que 50 ans de règne par la même famille doit s’arrêter et que nous rentrions en 2018 avec l’espoir d’un changement rapide à la tête de notre pays », explique Eric Dupuy, le Conseiller à la Communication de l’Alliance nationale pour le Changement (Anc), parti membre de la coalition.
L’on en était là à se demander comment se déroulera cette opération qui s’apparente à la méthode adoptée par le Collectif Sauvons le Togo (CST), entre 2012 et 2013 quand, le gouvernement soulève des inquiétudes.
En effet, d’après un communiqué rendu public par le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, il se prépare au sein de la coalition des 14 formations politiques, des troubles à l’ordre public. A l’origine, un parti politique dont le Colonel Yark Damehame tait le nom. «Des sources concordantes et dignes de bonne foi font état de ce que certains responsables d’un parti politique membre de la coalition ont instruit leurs membres militants pour poser des actes de nature à troubler l’ordre public dans le but de provoquer des affrontements avec les forces de sécurité », révèle le communiqué du ministre. Toutefois, bien que toutes les dispositions soient prises par le gouvernement afin d’assurer l’encadrement des marches dans le calme, précise le ministre de la Sécurité, « Aucun acte contraire à l’esprit pacifique des manifestations de rue et à ce qui est convenu entre l’administration et les organisateurs ne sera toléré. Toutes les dispositions seront prises pour qu’en tout état de cause, force reste à la loi».
Cette alerte du gouvernement mérite-t-elle du crédit ou s’agit-il encore de l’une des ingéniosités des autorités togolaises, comme elles savent si bien le faire. Qu’à cela ne tienne, les Togolais auraient souhaité que le voile soit levé sur le supposé parti commanditaire de ces troubles à l’ordre public pour en aviser clairement. Mais alors, rien n’étonnerait s’il s’avère que ces allégations accablaient, à nouveau, le parti national Panafricain (Pnp) de Tikpi Atchadam. Et pour cause, il nous souvient que depuis le 19 août dernier, ce parti au cœur de la lutte populaire, est devenu, la principale cible du pouvoir de Faure qui l’accable de toutes les critiques, même les plus virulentes. Ceci, au point de le qualifier de parti proche des milieux salafistes. Autrement, une formation politique dont les idéaux prônent le terrorisme. Alors, que le gouvernement le doigte comme étant au cœur d’une manœuvre de « troubles à l’ordre public » en cours de préparation, cela ne serait que du déjà vu. Il est donc question d’apporter à l’opinion, les preuves des allégations.
Source : www.icilome.com