Lors de la conférence de presse organisée à Lomé au Centre Christ Rédempteur le mardi 29 janvier, l’Archevêque émérite de Lomé n’a pas manqué de répondre à ceux qui critiquent les leaders religieux pour leur trop grande ingérence dans les affaires politiques du pays. « L’Eglise est de nature charitable, neutre et apolitique », reconnait Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, toutefois l’Eglise a un rôle prophétique et régalien à jouer.
Pour cet évêque qui a beaucoup œuvré pour l’avènement de la démocratie au Togo, « à y voir de près, les résultats de ce scrutin législatif (ndlr, élections du 20 décembre 2018) posent questions, beaucoup de questions devant lesquelles on voudrait que les autorités religieuses restent muettes comme des chiens qui ne savent pas aboyer pour signaler des dangers… ».
En effet, Mgr Kpodzro pense que le fait que l’Eglise se prononce sur les questions sociopolitiques n’écorche en rien le statut apolitique et neutre de l’autorité ecclésiale, au contraire. « Lorsqu’il est avéré que ceux qui incarnent le pouvoir oppriment le peuple des pauvres et des faibles, alors ses évêques sont tenus de prendre fait et cause pour ce peuple opprimé, réduit à la misère et dont les droits les plus élémentaires sont bafoués, comme l’a fait le Christ lui-même en faveur des pauvres contre les riches et les puissants de son époque ».
Le prélat va plus loin en faisant un rapprochement entre l’Eglise et un arbitre. « Parfois l’Eglise se voit obligée de jouer en ce sens le rôle d’un arbitre officiant un match de football, et dont le devoir est de siffler des fautes et corners lorsqu’une des parties en jeu transgresse les règles de la compétition. Ce qui ne signifie pas que l’arbitre soutient un camp contre l’autre, l’arbitre officiant n’a qu’une seule boussole : la stricte application des règles du jeu partagées par les équipes engagées dans la compétition », a-t-il expliqué.
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