Les nouvelles technologies et les objets connectés sont en vogue en Europe, et notamment en France. On trouve de nombreux sites d’utilisateurs qui partagent leurs avis, leurs tests complets, et qui donnent leurs conseils sur de nombreux produits disponibles sur le marché. Mais qu’en est-il sur le continent africain?
Cela fait déjà quelque temps que les experts parlent des efforts de certains pays africains qui veulent faire leur trou dans le monde des nouvelles technologies. Le Togo fait partie de ces pays, et il semblerait que les dirigeants du pays aient décidé de passer la seconde. On le voit avec des manifestations publiques, comme par exemple le « Lomé Games Festival Show », salon du jeu vidéo et de ses dérivés qui a eu lieu à Lomé au mois de novembre de cette année. Autre exemple de ces efforts : Le pavillon Mono du Center des Expositions et Foires de Lomé qui a abrité à la fin du mois de juillet 2017 La Foire Made In Togo ainsi que les Rencontres Nationales du Numérique et des Objets Connectés.
Pendant ce double événement à visée commerciale et technologique, de nombreux inventeurs, ingénieurs, techniciens, et autres spécialistes, tous togolais, ont présenté leurs inventions et leurs découvertes technologiques. Parmi toutes ces innovations Made In Togo, on pouvait trouver un objet connecté qui a beaucoup fait parler de lui. Il s’agit d’un appareil qui permet de déterminer la qualité d’un échantillon d’eau. Le dispositif, appelé « MAJI », répond donc entre autres à la question essentielle au Togo et sur tout le continent africain : « Cette eau est-elle propre à la consommation ? ».
En plus d’informer l’utilisateur sur le fait que l’eau testée soit potable ou non, le « MAJI » enregistre les données de localisation, de timing et autres, et en tant qu’objet connecté, va pouvoir aller piocher dans les données déjà enregistrées auparavant par d’autres utilisateurs pour permettre d’obtenir des informations sur la situation et l’évolution des points d’eau des alentours.
Le « MAJI » a été considéré comme l’un des produits phares de ce rassemblement. A l’origine de cette petite révolution, se trouve une start-up constituée de quatre étudiants togolais sur-motivés et conscients des enjeux de leur époque. Lors d’une intervention publique, Jean du Christ Ali, un des quatre jeunes entrepreneurs, a tenu à insister sur le fait que leur dispositif « MAJI » pouvait être utilisé par les gens les plus modestes, comme par les professionnels les plus rigoureux. Cet aspect de polyvalence et d’utilisation simple pour tous est un de points forts de l’appareil connecté.
C’est simplement en observant leur environnement, et en étant confronté quotidiennement à des problèmes d’hygiènes liés à la consommation d’eaux contaminées que les quatre compères, provenant de deux universités différentes, ont décidé qu’il était temps d’agir. Ils se sont indigné de voir que des milliers de personnes sur le continent mourraient chaque année en raison de la consommation d’eaux sales et pleines de bactéries. Ils ont alors décidé de prendre le taureau par les cornes, et de ne pas rester les bras croisés.
Leur dispositif reste pour le moment relativement artisanal, mais ils sont déterminés à faire ce qu’il faut pour en faire un outil produit en masse et distribué largement sur tout le continent. Dans toutes les interventions et interviews qu’ils ont donné aux différents médias, ils insistent d’ailleurs sur le fait qu’ils sont à la recherche de partenaires qui soient prêts à les soutenir, que ce soit de manière financière ou technique. Le but étant de parvenir à concevoir une version finale de leur dispositif facile à produire en série et à distribuer en masse au niveau national d’abord, puis international.
Le fait que des start-ups de ce secteur se développent au Togo, et que de plus en plus de jeunes se tournent vers des métiers de créations et d’innovations dans les nouvelles technologies sont des points vraiment encourageants concernant l’avenir du continent africain, et la place que ce dernier pourrait s’offrir dans le paysage international d’ici quelques années. Les moyens restent plus que modestes, mais la volonté est bel et bien présente, et de plus en plus palpable. Lomé est le berceau de nombre de ces start-ups lancées par de jeunes entrepreneurs. Certaines sont en difficulté, mais d’autres, qui grâce à des stratégies efficaces et à des concepts révolutionnaires parviennent à obtenir de l’exposition ainsi que des aides diverses, sortent doucement la tête de l’eau, et se lance à la conquête de marchés naissants. Les infrastructures disponibles restent pour le moment limitées, mais la ville semble intégrer de plus en plus l’importance de ces structures. Lomé met donc des moyens à disposition des entreprises prometteuses pour qu’elles puissent réaliser leurs projets, ce qui créé une énergie positive au niveau national, censée inspirer leurs compatriotes, ainsi que les jeunes entrepreneurs des pays voisins. Si le continent continue sur cette lancée et intensifie les efforts dans ce sens, l’Afrique pourrait bien créer la surprise d’ici quelques années…
Source : www.icilome.com