« Le bon gouvernement est celui où les citoyens sont élevés dans le respect des lois, dans l’amour de la patrie et du genre humain, qui est la grande patrie » (Fénelon)
« La République Togolaise assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction ». Personne n’est au-dessus de la loi. En clair, personne ne peut se soustraire à la loi, quel que soit son statut social. Mais au Togo, Faure Gnassingbé et sa minorité sont des êtres supra, au-dessus de la loi. On dit d’eux qu’ils sont eux-mêmes la loi puisque leur seule volonté suffit pour faire une loi.
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Le 2 août 2020 était la date butoir à laquelle Faure Gnassingbé devrait se conformer à la loi sur la déclaration de patrimoine. L’article 145 de notre Constitution impose en effet aux hautes personnalités et autres hauts fonctionnaires, Président de la République, membres du gouvernement, présidents des institutions, etc. une déclaration de leurs biens et avoirs, au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction.
Dans un pays où ceux qui ont en charge la conduite de l’action publique se livrent à des actions illicites et prennent des libertés avec les deniers publics, sans éprouver aucun besoin à rendre compte, déclarer son patrimoine est plus qu’une nécessité. D’autant plus que la déclaration des biens vise, selon la loi, à « renforcer la bonne gouvernance, à promouvoir la transparence dans l’exercice des fonctions et charges publiques, à garantir l’intégrité des serviteurs de l’Etat, à lutter contre la corruption, à prévenir l’enrichissement illicite ».
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De ce fait, dans le souci du respect de son serment, Faure Gnassingbé devrait être le premier à déclarer son patrimoine et montrer la voie à ses proches collaborateurs. Surtout qu’il avait avoué qu’une minorité dont il est lui-même le chef de file a fait main basse sur toutes les richesses du pays.
Dans l’espace régional, tous les chefs d’Etat se plient à cette exigence. Prime de la modernité, les déclarations de biens sont mises en ligne et accessibles. Tous sauf…Faure Gnassingbé qui demeure un président atypique à l’image du pays qu’il gouverne. Depuis son avènement au pouvoir en 2005, le fils du père ne s’est jamais conformé au respect des obligations consacrées par la Loi fondamentale. Il en est de même pour ses ministres et les hauts cadres de l’Etat qui ont toujours violé allègrement la loi.
La loi organique du 24 janvier 2020 fixant les conditions de déclaration de biens et avoirs est sans équivoque : « Le déclarant établit une déclaration initiale de patrimoine dans les quatre-vingt-dix (90) jours de sa prise de fonction».
Faure Gnassingbé qui a prêté serment le 3 mai 2020 pour son 4ème mandat à la tête du Togo, a bouclé les 90 jours le lundi 3 août dernier mais, il ne s’en est guère soucié. Il est un président tout-puissant au-dessus de la loi. Quel responsable d’institution dans une dictature comme la nôtre aurait le courage de rappeler le président de la République à son devoir ?
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En refusant de publier ses biens et d’obliger les membres de sa minorité pilleuse à faire autant, Faure Gnassingbé ne se limite pas seulement à violer la loi organique, mais il se soustrait également à son serment de respecter et de faire respecter la constitution. Lui et ses ministres rappellent ainsi ce président de l’Assemblée nationale d’un pays africain qui, interpellé sur la déclaration de ses biens, déclara : « Soyez rassurés. Je n’ai qu’une maison qui est encore en chantier. À cette maison, s’ajoutent deux chiens et une guitare que j’ai depuis 1982.»
Ce n’est d’ailleurs pas une surprise puisque le fils du père est connu pour ne jamais respecter les lois de la République ni ses propres engagements. Résultante, le pays continue de sombrer dans une mal gouvernance chronique rythmée par les dérives de son régime au plan politique, au plan des libertés et des droits fondamentaux des citoyens ou encore aux plans économique et financier.
Source : Médard AMETEPE / Liberté Togo
Source : Togoweb.net