C’est l’un des poissons que les consommateurs prisent le plus. Il s’agit du Tilapia. Importé en majorité des Amériques et de l’Asie, ce poisson contiendrait un virus qui est successible d’avoir des conséquences sur la santé humaine. Alerté par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Togo vient d’interdire l’importation du tilapia. La vente et l’exposition à toute fin de consommation.
Le tilapia est l’un des poissons les plus consommés au monde. Peu cher à nourrir, très résistant, bien adapté à l’aquaculture (il a besoin de peu de place), le tilapia n’est pas cher à produire. Mais il est souvent produit sans toujours suivre les normes de qualité exigées. Une nouvelle alerte d’interdiction d’importation vient d’être donnée par les autorités togolaises.
Importé…impropre à la consommation
Dans un arrêté interministériel en date du 16 avril 2018, signé du ministre en charge du Commerce et celui de la Pêche, les autorités togolaises ont expliqué que la mesure fait suite à l’alerte sanitaire de la FAO portant sur le virus mortel (le virus de lac du Tilapia) qui affecte les tilapias.
Si dans la plupart des autres pays, cette décision n’a concerné que les tilapias provenant essentiellement de cinq pays africains, asiatiques et américains, à savoir l’Egypte, Israël, la Thaïlande, l’Equateur et la Colombie, au Togo, le gouvernement préfère jouer la carte de la prudence, en suspendant toute importation, vente et exposition de ce type de poisson. En mesure de précaution, Lomé annonce le renforcement des contrôles, du suivi et de la surveillance par les services du ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage, et des autres services qui travaillant sur frontières. Les services publics n’hésiteront pas à procéder à la saisie et à la destruction de toutes les espèces de tilapia, sauvage et ou d’élevage et de ses produits dérivés. Des poursuites et sanctions sont également prévues à ce titre. Toutefois, le tilapia élevé ou pêché dans les eaux togolaises, très prisé dans la cuisine locale, ne comporte aucun risque et peut être consommé sans crainte, précise le communiqué.
Encore des problèmes autour de ce poisson
Cette interdiction rappelle un autre épisode qui avait fait le chou gras de la presse en 2015.
En effet, à cette époque, la société chinoise Andaman qui ne détenait aucune autorisation en la matière, a importé des tilapias contaminés au Togo. Ces tilapias contiennent un taux des résidus vétérinaire de 28% alors que le taux normal est de 10%. La société sera sanctionnée d’une amende d’un million de FCFA. Et c’est sans compter que de façon générale, selon les spécialistes de la santé, le tilapia importé est impropre à la consommation.
Il est légion de voir des vidéos alléguant des productions de tilapias toxiques ou chimiques par des chinois faire régulièrement le tour des réseaux sociaux.
Pour une application à la lettre de la décision interministérielle, on doit s’attendre à une disparition considérable des offres-tilapias sur les barbecues en ville.
Le tilapia d’élevage et le virus de lac
En effet, contrairement au Tilapia d’élevage, le tilapia sauvage se nourrit d’algues et de plantes diverses, mais la plupart du tilapia du commerce ne vient pas de la nature. Ils proviennent d’élevages industriels où les tilapias sont nourris avec un régime dénaturé malsain de granulés de maïs et de soja OGM. Le tilapia d’élevage peut provoquer des disfonctionnements à l’origine de certaines perturbations dans le corps notamment l’asthme, l’inflammation des articulations, la maladie coronarienne etc.
En outre, ce poisson provenant de l’élevage contient dix fois la quantité normale d’agents qui causent le cancer. Le virus du Lac, un agent pathogène inconnu. On en sait très peu sur le TiLV. Il est donc nécessaire de mener davantage de recherches pour déterminer si des espèces non tilapiennes et d’autres organismes, tels que les oiseaux et les mammifères piscivores, sont à l’origine du TiLV et si il peut être transmis par le biais des tilapias congelés.
La maladie a un taux de mortalité très variable, avec des épidémies en Thaïlande provoquant jusqu’à 90 pour cent de décès dans les stocks de tilapias. Les poissons infectés présentent souvent des signes de manque d’appétit, font des mouvements lents, ont des lésions cutanées et des ulcères, des anomalies oculaires et une opacité de l’œil. Un test fiable de diagnostic pour le TiLV est disponible et devrait être utilisé pour déterminer si le TiLV est bel et bien la cause de ces décès inexpliqués.
Le TiLV appartient à la famille des virus Orthomyxoviridae, qui s’apparente également à la famille du virus de l’Anémie infectieuse du saumon et qui fait des ravages dans l’industrie de l’élevage de saumons.
En somme, le fait que les spécialistes ne savent pas grande chose sur cette maladie doit encore amener nos populations à faire plus attention au tilapia. Dans un pays comme le nôtre où la présence d’une épidémie pourrait décimer des milliers de vie, vaut prendre des précautions.
Koffi Miboussomékpo
Source : www.icilome.com