Samedi 15 février dernier devrait avoir lieu un débat dit “de ministres” entre Gilbert Bawara et François Boko sur Radio Kanal K en Suisse, débat animé par Sylvain Agnithey.
Avorté, ce débat suscite la polémique sur une diffusion en direct ou en différé et provoque des interprétations diverses. Pour la rédaction de la radio, il n’avait jamais été question de direct tandis que François Boko craignait une manipulation de l’enregistrement et sa diffusion en différé.
La rédaction de la radio a réagi pour faire le point suite à un Tweet de l’ancien ministre de l’intérieur. La radio dit avoir les preuves des échanges via what’s app entre l’animateur et François Boko pour justifier de la véracité des faits.
Nous vous proposons les deux versions des faits. Et à chacun d’en tirer sa conclusion.
Réaction de Radio Kanal K
Nous n’avions aucunement convenu avec M. Boko ni avec M. Bawara la modalité d’un débat en direct avant de la remplacer par un débat différé
Chers auditrices et auditeurs, nous vous annoncions le vendredi 14 février 2020 un grand débat de ministres entre le Ministre Gilbert Bawara et l’ancien ministre Akila Esso Boko dont le thème était : Togo : Présidentielle 2020, Quelles sont les garanties de transparence de l’élection présidentielle de 2020 ? Nous regrettons que le débat pas n’ait pu avoir lieu.
Par souci de transparence et afin de tordre le coup à tous procès d’intention, la rédaction de FSA a décidé de faire toute la lumière sur cet incident. Nous vous livrons les démarches de la préparation de ce débat et la raison du désistement de dernière minute de M. François Akila Esso Boko qui a publié sur son compte twitter nous citons : « Dommage que le débat sur la transparence du scrutin sur Kanal K soit annulé. Le format convenu (Le direct) a été remplacé par une émission différée, préenregistrée, avec risque de manipulation. J’en avais été déjà victime avec RFI. Prêt à tout moment pour un débat en direct. »
Amis auditrices et auditeurs, les termes de ce post de l’ancien ministre sont à mille lieux de la vérité ; ce que nous regrettons vu l’estime nourrie à l’égard de celui-ci. Lors de la prise de contact pour la préparation de ce débat avec nos invités notamment le Ministre Gilbert Bawara et M. François Boko, nous n’avions pas échangé sur la modalité de diffusion de l’émission en direct on en différé. Nous avons encore à notre disposition les échanges écrits avec nos deux invités. « Seuls les écrits restent » disait un homme avisé.
Notre rédaction n’était pas demandeuse de ce débat. En effet, cela fait plus d’une semaine que M. François Boko nous a exprimé son désir de débattre avec un responsable du pouvoir togolais autour des élections en préparation. Nous avons accueilli favorablement la demande et lui avions dit lui revenir après vérification des disponibilités du côté d’UNIR.
Après tractations, M. Bawara a excepté être son co-débateur. Mais, devant être en meeting de campagne présidentielle dans le nord du pays dans l’après-midi du samedi 15 février, M. Bawara nous a proposé d’y prendre part mais à partir de 11 GMT et en voiture, sur le trajet le ralliant au nord. Ce que nous avons communiqué à M. Boko le vendredi 14 février à 11h 38 mn via messagerie whatsapp.
Rappelons qu’aucune émission de FSA n’a jamais été diffusée en direct le samedi à 11h GMT, c’est toujours à 18h GMT. Nous n’avons jamais convenu avec M. Boko au préalable d’une émission en direct. Vendredi 14 février 2020 vers 20h de Paris, nous avions envoyé à nos deux invités le flyer qui annonçait le débat du samedi 15 février à 18h GMT.
Nous avons joué la carte de la transparence avec M. Boko quand M. Bawara nous a communiqué sa disponibilité le samedi 15 février à partir de 11h de Lomé. Devant cette situation, la rédaction de FSA Kanal K ne pouvait que procéder à un enregistrement du débat de 11h à 12 h pour programmer sa diffusion à 18 h GMT, heure à laquelle nos émissions se passent habituellement sur radio Kanal k.
Prétextant une mauvaise expérience vécue avec RFI, M. Boko refusa catégoriquement de participer à une émission en différé. Samedi 15 février 2020, il était 9 heures dépassé, nous avons pris tout le temps pour donner à M. Boko toute la garantie possible qu’aucune fuite ne pourrait advenir, mais il n’a pas voulu changer de position.
Nous avons contacté un de ses conseillers en communication qui est déjà venu au moins deux fois au studio de radio Kanal K et qui connait les conditions dans lesquelles Sylvain Amos enregistre et anime nos émissions en direct. Toutes nos tentatives ont été vaines pour les rassurer.
Nous voudrions rappeler que jusqu’au jour d’aujourd’hui, depuis l’existence de FSA et récemment Radio Avulete, nous n’avons reçu ni connu une seule plainte pour censure ni dénaturation de propos et encore moins pour interview tronquée ou fuitée.
Nos invités tant du pouvoir, de l’opposition ainsi que de la société civile ou de la diaspora peuvent en témoigner. Le cas de M. Boko devrait-il être une exception pour la rédaction ? Et pour quelle raison ? Pourquoi un traitement spécial ?
M. Bawara étant un invité et à ce titre digne du respect de la rédaction, et d’après la déontologie du journalisme, nous devions lui présenter nos excuses pour la non tenue du débat vu qu’il devait en pâtir tout comme vous nos auditeurs. Nous appelons cela du professionnalisme et de l’égard envers les gens.
Lorsque M. Boko nous écrit et qualifie de « malsain » notre point d’information publié samedi matin vers 11h 30 afin d’éclairer les lanternes de nos auditeurs, quand M. Boko estime que le fait de présenter des excuses publiques au Ministre Bawara « le conforte dans sa prudence de ne pas participer au débat enregistré », lorsque le ministre Boko prétexte un « risque de manipulation » pour renoncer à sa participation à l’émission dont il est demandeur, nous lui laissons la responsabilité de ses propos.
Pour ce qui est de notre rédaction, nous mettons quiconque au défi de nous confronter avec le moindre cas de manipulation d’interview ou de propos tronqués. Notre rédaction reste sereine et digne. Elle continuera avec responsabilité et liberté sa mission.
Elle ouvre ses antennes à toutes et à tous mais dans les limites de ses moyens et des disponibilités. Elle ne dispose pas des moyens pour se payer le luxe d’offrir des émissions à la carte.
Si on a des doutes ou soupçons sur la respectabilité ou l’honnêteté de quelqu’un ou d’un média, on ne lui adresse pas une requête personnalisée ; on ne passe pas plus d’une semaine avec lui à préparer une émission. Enfin, nous devons comprendre une fois pour toute que la confiance doit être RECIPROQUE ; elle n’est l’apanage de personne.
Voilà chers auditrices et auditeurs les raisons du débat avorté. Nous le répétons, nous n’avons aucunement convenu avec M. Boko d’un débat direct comme il le prétend dans son post sur twiter samedi 15 février 2020.
PS : Si nécessaire, la rédaction de FSA Kanal K est prête à rendre public les divers échanges de messages liés à la préparation du débat entre le Ministre Bawara et M. Boko.
La Rédaction de FSA Kanal K
Aarau, Suisse.
Auteur: Anani Sossou
Source : Togoweb.net