Le communiqué rendu public par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi a surpris plus d’un hier. Puisqu’il était lui-même présent à la marche UNIR.
Ainsi après avoir participé à la marche organisée par le parti au pouvoir auquel il appartient, Payadowa Boukpessi trouve que ces manifestations perturbent l’administration et les services du secteur privé.
« Ces manifestations en semaine de travail perturbent gravement le fonctionnement de tous les types d’activités professionnelles, de l’administration, à celles du Togolais ordinaire qui travaille quotidiennement pour faire vivre sa famille au jour le jour, en passant par celles du secteur privé qui doit travailler au quotidien pour satisfaire son carnet de commandes et payer les salaires de ses employés et celle des chancelleries étrangères », relève le communiqué.
Et pourtant, ce n’est pas l’opposition qui, par ces manifestations, empêchent les gens d’aller travailler. C’est bien le parti au pouvoir qui menace les fonctionnaires, leur demande sur fond d’intimidation d’abandonner leurs postes pour descendre dans les rues. En le faisant, UNIR porte un coup dur à l’administration qui se met aux arrêts, comme on l’a remarqué hier à Lomé.
C’est cette majorité des Togolais qui croupissent dans la misère (que Gilbert Bawara se plait à appeler des « badauds ») et qui aspirent à un changement dans la gouvernance, qu’on retrouve aux manifestations de l’opposition.
Payadowa Boukpessi aurait pu demander à ses camarades de ne pas organiser cette marche à un jour ouvrable, ou du moins laisser les fonctionnaires vaquer à leurs occupations quotidiennes tranquillement, sans avoir peur des représailles. Malheureusement, Monsieur le ministre n’a pas eu ce courage. D’ailleurs, lui-même a peur pour son poste.
On ose croire que ce communiqué du ministre n’est pas un signe annonciateur des velléités d’interdiction des manifestations qu’organisent le CAP 2015, le Groupe des 6 et le PNP les 6 et 7 septembre prochains. En tout cas, la loi de mai 2011, dite « loi Bodjona » sur la liberté de manifestation publique, n’interdit pas des marches les jours ouvrables.
I.K
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