De la nécessité pour Akufo-Addo de se désolidariser du statu quo

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Faure Gnassingbé a fait du dialogue, l’argument de musèlement de l’opinion. Plus personne ne manifeste son mécontentement contre la gouvernance au Togo, des partis politiques à la société civile.

Et pour cause, un prétendu règlement intérieur du dialogue qu’auraient signé 14 partis de l’opposition et le parti au pouvoir et qui sert de prétexte au gouvernement pour museler toute manifestation.

Ce fameux dialogue, sous la facilitation du président du Ghana Nana Akufo-Addo, devient dorénavant une sorte de piège qui tue les revendications au Togo puisqu’il les arrange.

Les termes du règlement intérieur du dialogue

Curieusement, dans aucun des 17 articles du fameux règlement, il n’est précisé que les manifestations politiques et de la société sont interdites. Seul un communiqué préalablement signé entre pouvoir et opposition tient lieu de suspension des manifestations pour la période du dialogue, sous réserve d’autres communiqués de la coalition des 14 partis de l’opposition qui soutenaient que la manifestation était un droit constitutionnel inaliénable.

Par contre, l’article 12 du règlement du dialogue dispose que «Le dialogue se déroulera durant une période d’environs 10 jours». Nous sommes à près de deux mois, depuis le démarrage des pourparlers débutés le 19 février 2018.

Depuis la rencontre du 23 mars, l’opinion n’a plus de suite des fameux pourparlers alors que le parti au pouvoir et le gouvernement, continuent tranquillement leurs projets et sensibilisation politiques pendant qu’il est interdit à l’opposition de mener une quelconque manifestation politique surtout à l’intérieur du pays.

D’où la nécessité pour Nana Akufo-Addo, président de la république du Ghana, facilitateur des pourparlers de situer l’opinion. Où en est le dialogue? On connait clairement la position de l’opposition qui a revu certains points de ses revendications.

Mais que dit l’autre partie? Qui joue au dilatoire ? Le président Nana Akufo-Addo a le devoir de situer l’opinion afin qu’une des parties prenantes ne se réfugie derrière ce fameux dialogue pour piétiner l’autre. Pour «l’intérêt du peuple togolais avant tout » comme il l’annonçait à l’ouverture du dialogue, le président du Ghana est appelé à situer l’opinion.

A. Lemou

Source : www.icilome.com