Déclaration des femmes solidaires patriotes à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme

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8 Mars 2019

Voici venue la date de la célébration de la journée internationale de la femme, jour par excellence, où à travers le monde, les femmes font le point sur leurs revendications, pour une société plus égalitaire et plus juste.

C’est aussi le moment où elles célèbrent les avancées, et dressent un catalogue de ce qu’elles jugent utiles, à accomplir pour l’atteinte de l’objectif d’un monde de paix et de partage.

Les promesses d’un monde débarrassé de la faim, à l’horizon 2030, telles que définies par les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, semblent être hypothéquées par l’égoïsme des puissants peu préoccupés par les drames et les tragédies qui affectent, une large frange de l’humanité.

Selon des chiffres officiels, plus de 850 millions de personnes connaissent la faim dans le monde et plus de 150 millions d’enfants, souffrent de la malnutrition.

Malgré les efforts accomplis par les puissances publiques la guerre contre la faim est loin d’être gagnée dans le monde et en Afrique en particulier.

Et pourtant 65% des terres arables se trouvent sur le continent qui ambitionne de nourrir le monde à l’horizon 2050.

Il est consternant de constater que l’investissement consacré au développement de l’agriculture, n’a aucune commune mesure avec la part du budget consacré aux dépenses militaires.

Dans les zones de conflits ou en proie à des affrontements ce sont les femmes et les enfants qui en paient le prix.

Nous avons certainement perdu la mémoire des exhortations du prophète Esaïe, (700 ans avant Jésus Christ) qui recommandèrent au monde de transformer ses épées en charrues et ses lances en fourches d’élagage et d’abjurer tout conflit armé.

Le monde ne peut pas labourer la terre avec des fusils, et des lances grenades, nos pays ont plus besoin de semences de maïs, de haricots, de mil, de fonio, du sorgho, et de riz des tiges de manioc, que de balles et des grenades.

Les semences donnent la vie. Les balles et ses avatars, mettent un terme à la vie.

Au Togo des efforts ont été déployés par les pouvoirs publics, pour relever le défi de la faim, et dont les instruments les plus emblématiques sont sans être exhaustifs, le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), la Stratégie de Croissance accélérée pour la Promotion de l’Emploi (SCAPE), le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) le Mécanisme Incitatif du Financement Agricole (MIFA) avec son levier, le TIRSAL(Mécanisme de Financement Innovant de l’Agriculture avec partage de risques) la mise en place des cantines scolaires (qui méritent une généralisation) pour éviter que le jeune apprenant soit en bute avec la faim en classe au lieu d’être concentré sur le cours de l’enseignant.

Et plus récemment le Programme National de Développement (PND) 2018/2022 lancé le 4 mars 2018 par le Chef de l’Etat, pour un développement inclusif dont l’objectif est le mieux être, de l’ensemble du peuple togolais.

Toutes ces initiatives méritent d’être saluées mais des efforts collectivement assumés restent à faire pour assurer à tous une bonne alimentation équilibrée qui rendrait la population active plus productive.

En outre d’autres obstacles rédhibitoires rendent difficiles le challenge pour une croissance inclusive en vue de l’élimination de la faim, et de la pauvreté pour une prospérité partagée : l’inégale répartition des richesses dans le monde et la corruption.

Comment comprendre que 1% de la population possède plus de 50% des richesses mondiales au moment où plus d’un milliard d’âmes (plus de 14%) de la population mondiale, soient dans le dénuement le plus abject et n’arrivent pas à s’offrir un repas décent au quotidien ?

Subséquemment des milliers de nos jeunes désœuvrés, dépourvus de tout pourtant maillons indispensables de l’avenir de nos nations, en quête d’une vie meilleure, cèdent au mirage de l’occident et achèvent leur course au fonds de la Méditerranée, ce nouveau cimetière géant entre l’Europe et l’Afrique.

Non c’est inadmissible, il devient urgent de repenser la gouvernance mondiale sur la base d’un paradigme plus humain et plus juste.

Plus grave encore selon l’ONU, la corruption dans le monde coûterait 3 000 milliards de dollars par an en pots-de-vin et détournements de fonds. La corruption n’investit pas dans l’avenir, elle l’anéantit plutôt.

Alors qu’il suffirait de 116 milliards de dollar US par an pour éradiquer la faim dans le monde, 8,5 milliards de dollars par an pour vaincre le paludisme, 26 milliards de dollars par an pour scolariser tous les enfants du monde, 31 milliards de dollars par an pour que tous les coins, recoins et hameaux reculés de la planète puissent être pourvue d’énergie.

Ces chiffres démontrent à suffisance comment la corruption est nocive et détruit l’avenir des jeunes et consument les plans d’émergence de nos nations. Elle doit être subséquemment combattue avec férocité et toute l’énergie requise.

C’est pourquoi Il n’y a pas d’autres choix si notre volonté politique est de léguer aux générations futures un monde de paix.

Avec moins de sept pour cent (7%) du montant annuel des faits de corruptions et de détournements factuels au niveau planétaire, l’humanité s’en porterait mieux, vaincra la faim et le paludisme, sortira de l’obscurité, et pourra scolariser tous ses enfants.

On comprend dès lors que la lutte contre la corruption doit être érigée au rang de priorité nationale pour donner des chances de réussite à toutes les initiatives des pouvoirs publics pour éradiquer la faim, et réduire toutes les fractures sociales qui mettent en mal l’idéal républicain et inhibent les initiatives innovantes et créatrices de notre jeunesse.

Car notre pays le Togo n’est ni épargné par la faim, ni par la corruption.

Ensuite il nous faudra pour porter toutes ces batailles faire émerger des institutions fortes qui ne peuvent qu’être le produit d’un consensus national.

C’est pourquoi les postures clivantes portées par l’intransigeance, l’extrémisme, la rigidité, l’arrogance, le déni des droits de l’autre, doivent être combattues au profit des dialogues francs et sincères pour impulser la dynamique d’une société résolument tournée vers le progrès et la prospérité partagée.

Nos populations n’ont pas besoin d’aumône, mais d’une stimulation attentionnée portée par une gouvernance en responsabilité et tournée vers le souci de répondre aux préoccupations de la société, pierre angulaire de toute action politique.

Malgré la grisaille généralisée qui marque le quotidien des plus vulnérables de notre société, il y a un motif d’espérance.

Le Togo pour la première fois de son histoire s’honore de la présence d’une femme à la tête de l’institution parlementaire entourée de personnalités imminentes du genre féminin dans son équipe.

C’est un motif de fierté nationale et d’espérance pour nous les femmes. Qu’elles en soient félicitées.

Nous avons toujours souhaité dans notre famille politique le MPDD l’accès des femmes dans les cénacles de prise de décisions et ceci n’est qu’un bon début car nous espérons dans un avenir proche avoir une femme présidant aux destinées de notre Nation.

La célébration de la journée de 8 mars m’offre en opportunité l’occasion de convier mes sœurs et en particulier nos consœurs les Femmes Solidaires et Patriotes à se mobiliser massivement pour la prochaine élection locale en vue de faire émerger de nombreuses femmes à la tête des conseils municipaux.

Dans notre combat pour l’épanouissement de la femme togolaise, nous devons penser équitablement, bâtir intelligemment, et innover pour obtenir les changements attendus.

Nous devons nous engager à rompre le statu quo, et œuvrer à l’élimination des obstacles structurels qui inhibent les initiatives de la femme togolaise.

Nous sommes convaincues que si chacune jouait consciencieusement sa partition en toute clarté, le tout adossé à une bonne gouvernance politique économique et sociale, nous pourrons arriver à faire du Togo une étoile en Afrique, un diamant brillant de tous ses éclats dans le concert des nations.

Joyeuse Fête Internationale des Femmes

Dieu bénisse le Togo

Véronique BATALE

Présidente des Femmes Solidaires et Patriotes

Source : www.icilome.com