L’un des arguments qu’avancent les défenseurs du Dr Agbéyomé quand on évoque la faiblesse voire l’inexistence d’une base électorale de ce dernier est que ce n’est pas sa personne que les électeurs verront mais celle de Monseigneur Kpodzro qui l’a choisi.
Et pourtant, Monseigneur Kpodzro avait totalement donné sa bénédiction au reste de la C14 pour les élections locales passées. Le résultat, on le connaît: une cuisante défaite de la C14 dont même la coordinatrice, Madame Adjamagbo, n’a pas réussi à se faire élire.
Les deux grands partis d’opposition qui existent aujourd’hui au Togo nous les connaissons tous. L’ANC et le PNP. C’est à ces deux partis que va la préférence de l’écrasante majorité des Togolais. Et toute initiative qui vise vraiment à mettre ensemble le peuple togolais pour sa lutte de libération a le devoir de composer avec ces deux partis.
L’ANC a décidé de faire cavalier seul pour des élections à l’issue desquelles ce parti, ses cadres et ses militants savent tous qu’ils ne seront pas déclarés vainqueurs même s’ils gagnent dans les urnes, eux qui ont toujours gagné dans les urnes. Le PNP est persécuté par la dictature et est au bord de la décapitation, dans une glaçante indifférence publique.
Et les Togolais, qu’ils soient partisans de la dynamique de prélat ou de l’ANC ou du PNP ne désirent qu’une chose: l’alternance. Pourquoi ne pas chercher à les mettre ensemble avant d’envisager une course vers les urnes ?
Quel Togolais peut-il aujourd’hui insinuer qu’il ignore ou doute que dans les conditions actuelles, Faure Gnassingbé dont le résultat de vainqueur est déjà signé par la milice tribale de son père qui l’a mis au pouvoir, sera proclamé vainqueur à l’issue de ces élections et que écartelé comme ce peuple est entre les partis aucune manifestation populaire ne sera possible pour décrier et contester ce énième hold-up?
Les antagonismes sont grands, la méfiance entre les uns et les autres très marquée et les divisions profondes. Mais si pour le Togo qu’on dit défendre on ne peut faire l’effort de se mettre ensemble pour affronter l’adversaire commun, tout, pour moi, devient du one-man-show. De la pure comédie. Qui ne m’emballera pas moi.
David Kpelly
Source : 27Avril.com