Dans la rue, sur les lits d’hôpitaux, à la maison, ‘on tue des Togolais’

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D’autres s’arrangent à soulager leur conscience en brandissant la fameuse phrase selon laquelle, on peint le pays en noir partout. Et pourtant, les faits sont têtus, la réalité n’a jamais été aussi palpable de toute l’histoire du Togo.

En grimpant difficilement le podium Samedi, la gorge serrée avec une allure désespérée Mme Ayélé, ne pouvait pas se passer de cette image sombre que dressent les hôpitaux publics du Togo.

C’est bien connu de tous ceux qui ont les pieds sur terre, qui vivent bel et bien au pays : pour se faire opérer au CHU Sylvanus Olympio par exemple, le plus grand hôpital du pays, les choses doivent se faire sur programmation quelle que soit l’urgence du cas.

« Que devient une femme qui rencontre des difficultés pendant qu’elle accouche et à qui on exige une programmation avant une intervention chirurgicale? », s’est interrogée Mme Ayélé. Et de préciser avec l’approbation des dizaines de milliers d’autres femmes : « C’est bel et bien ce que nous subissons tous les jours dans ce pays ».

« Pourquoi des enfants devraient mourir à l’accouchement ? Pourquoi une femme devrait mourir en donnant la vie dans un pays où les dirigeants arguent que tout va bien ? », S’interroge-t-elle.

Et quand cette dame a évoqué le traitement réservé aux bébés prématurés, des âmes sensibles dans le public n’ont pu s’empêcher de fondre en larmes. Il n’est pas question ici de peindre le pays en noir.

Les gouvernants de ce pays ont-ils un cœur ? Ceux qui dirigent depuis 50 ans ont-ils un cœur ? Ceux qui soutiennent la gouvernance de Faure Gnassingbé ont-ils un cœur ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ces bébés pour être accueillis dans ce monde, à même le sol, dans le vent et le froid ?

« C’est pour tout cela que nous voulons que ça change. Et quand nous nous mettons dans la rue, quand nos maris réclament les mains nues, on leur tire dessus. On leur dit qu’ils ne sont pas la majorité dans ce pays. Que c’est seulement ceux qui ont élu Faure Gnassingbé qui peuvent réclamer », ont-elles toutes dénoncé, dépitées.

Et comme si cela ne suffisait pas, ce lundi matin, Mme Anaté Kouméalo, militante du parti UNIR, enseignant-Chercheur, Directrice de l’ISICA à l’Université de Lomé a lancé à l’endroit de ces autres femmes, en l’occurrence Mme Brigitte Adjamagbo Johnson : « Adjamagbo doit prendre ses responsabilités pour ne pas amener nos enfants à l’abattoir » a-t-elle asséné, faisant allusion à ces hommes tués au cours des manifestations réprimées dans le sang.

A. Lemou

Source : www.icilome.com