Côte d’Ivoire: 23 cadavres de bébés découverts au cimetière de Gagnoa

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Les enquêteurs chargés de l’affaire des 23 cadavres de bébés découverts au cimetière de Gagnoa, privilégient moins la piste des crimes rituels que celle des agents de santé avorteurs clandestins. Cadavres de bébés à Gagnoa et interdiction de l’avortement en Côte d’Ivoire.

D’après une source proche de l’enquête, les corps des 23 nouveau-nés ont été découverts en deux fois au cimetière municipal de Gagnoa. Treize d’abord, le mercredi 24 juillet 2019, par le gardien des lieux. Puis les dix derniers ont été retrouvés en état de décomposition ce vendredi 26 juillet après que l’odeur a perturbé une cérémonie d’enterrement en cours.

Selon cette même source, et après analyse médicale, les cadavres ont été retrouvés dans un état de dégradation similaire, ce qui laisse penser aux enquêteurs que les bébés étaient conservés ensemble, avant leur dépôt au cimetière. Un premier indice qui a mis la puce aux enquêteurs et a dirigé leur regard vers un réseau de professionnels. “Des matrones avorteuses n’auraient pas pris cette précaution”, indique une source proche de l’enquête.

Par ailleurs, ils ne présentaient aucune marque de violence ou de mutilation. D’où l’exclusion de la thèse du rituel. Pour certains, le cordon ombilical et un bandage au nombril étaient encore apparents. Ce deuxième indice laisse croire que les bébés sont venus d’un centre de santé où l’on pratique des avortements clandestins.

Les investigations ne déterminent pas encore si les morts ont eu lieu avant ou après accouchement, mais la thèse de décès suite à des avortements ou des fausses couches reste sur la table.

Cadavres de bébés à Gagnoa et avortement clandestin

L’interruption volontaire de grossesse ou avortement étant interdite en Côte d’Ivoire, l’adjoint au maire de Gagnoa, Samuel Gnakalé reconnait que des corps de nouveau-nés enterrés ou abandonnés ont déjà été constatés après des avortements clandestins. Mais c’est la première fois qu’on en découvre dans un nombre aussi important. Ce qui implique nécessairement la complicité d’un personnel médical de l’hôpital ou des cliniques de la ville.

Actuellement, la police fait le bilan des nouvelles naissances dans la ville, officielles et officieuses, afin d’identifier les femmes qui auraient pu accoucher de ces bébés. Les regards sont tournés vers le Centre hospitalier et régional de la ville (CHR) de Gagnoa, mais aussi vers d’autres structures sanitaires publiques et privées de la ville. Les enquêtes devraient aboutir rapidement, selon nos sources.

Source : www.cameroonweb.com

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