Croissance : la Banque mondiale entrevoit une éclaircie en Afrique

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Dans ses perspectives de croissance pour 2017, rendues publiques mardi soir, l’institution financière internationale table sur une reprise des économies du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Une reprise sur laquelle, le même jour, deux agences de notation financière demeuraient plus que prudentes.

Après avoir bouclé l’année sur une croissance de 1,5% — la plus basse depuis 20 ans et encore en-dessous des 1,6% sur laquelle elle tablait en septembre — la Banque mondiale s’attend à mieux pour 2017.

La croissance des 43 pays d’Afrique subsaharienne qu’elle passe régulièrement en revue devraient croître de 2,9% cette année, un peu au-dessus des 2,7% auxquels les économistes de Washington s’attendent mondialement.

Le constat est le même au Maroc (4% attendus en 2017 après 1,5% en 2016), en Tunisie (3%, après 2% en 2016) ou en Égypte (4,4% contre 4,2% fin 2016), mais pas en Algérie. Le pays est éminemment dépendant des exports d’hydrocarbures, son déficit public s’accroît et entraîne un durcissement des dépenses publiques.

Sans surprise, les économies globalement très tributaires des exports de matières premières, dont les cours demeurent moroses, ne relèveront pas la tête. A contrario, le Sénégal (attendu à 6,8%), le Côte d’Ivoire (8% en 2017, après 7,8% en 2016) l’Éthiopie, en croissance de plus de 8% en dépit de la grande instabilité politique qui y règne, ou le Rwanda (6%), conserveront un rythme de développement robuste.

Les anciens malades d’Ebola attendus à 5%

L’Afrique du Sud, plombé par un chômage endémique à son plus haut depuis 2003, devrait conserver une croissance molle qui ne dépassera pas les 1,1%, en cohérence avec ses faibles performances de l’année écoulée, alors que le Nigeria, l’autre poumon économique du continent, devrait sortir de la récession dans laquelle il est tombé en septembre après deux trimestres de croissance négative.

Le Ghana, tiré par l’élection de Nana Akufo-Addo qui a fait du rebond économique une priorité, pourrait doubler son score, voyant sa croissance passer de 4 à 7%.

Parmi les autres essors africains escomptés figurent les anciens malades d’Ebola, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, tous attendus à plus de 5% de croissance, confirmant la reprise.

En revanche, la Gambie et le Burundi, marqués par des contextes politiques volatiles, n’émergeront pas sauf changement de cap, martèle la publication de la Banque mondiale.

Les agences de notation financière prudentes

La reprise sur laquelle table la Banque mondiale tranche avec la grande prudence dont font preuve deux agences de notation financière américaine quant à l’évolution macroéconomique  — et à l’évolution probable des notes qu’elles attribuent aux pays de la zone.

Standard & Poor’s (S&P), mardi 10 janvier, anticipait une année 2017 encore tendue, placée sous le signe d’une croissance molle dans les 17 pays qu’elle évalue au sud du Sahara.

Sa consœur Moody’s parlait de perspectives globalement négatives, ne voyant pas le risque de crédit s’améliorer sous 12 à 18 mois dans la vingtaine de pays qu’elle passe en revue sur le continent.

Jeune Afrique