Il ne fait pas bon, d’être manifestant de l’opposition togolaise en terre ghanéenne, baromètre de la démocratie, bon élève en la matière avec toutes les félicitations régulières et récurrentes de la communauté internationale et de l’opposition togolaise. Cette dernière, prenant en effet pour une pétaudière, le pays du virevoltant capitaine John Jerry Rawlings – celui-là même qui lançait il y a quelques semaines à l’endroit des autorités togolaises de reconnaitre, d’accepter et d’accorder le droit de manifestations à l’opposition – a voulu faire gronder les rues ghanéennes, au sujet de la crise en cours dans notre pays et en l’occurrence des revendications « floues et imprécises » de l’opposition.
À Accra, au Ghana, le samedi dernier, en foulant aux pieds les principes y régissant les manifestations publiques, mal en a pris à ces manifestants véreux. La police ghanéenne – chouchou de l’opposition togolaise parmi toutes les polices africaines – n’a pas été tendre avec eux. Elle a purement et simplement dispersé la manifestation et arrêté 27 manifestants parmi les 300 qui convergeaient vers le parc Kawukudi. Et selon plusieurs sources, l’affaire des 27 Togolais arrêtés sera examinée à la police ce lundi pour violation à l’ordre public…
Pour le bien de tous les Togolais et en vue d’une reconsidération plutôt citoyenne et objective des cartes dans les turbulences sociopolitiques de l’heure, plusieurs leçons sont à tirer de cette dispersion de manifestants togolais sur un sol étranger.
La violation de dispositions régissant le droit de manifester ne peut rester impunie. « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Attention ! Cette fameuse phrase de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, reprise symboliquement et diversement par plusieurs Constitutions du monde ne devrait pas induire en erreur. La liberté de manifester est toujours soumise à un encadrement précis, notamment à une autorisation préalable dont les conditions sont détaillées dans le décret-loi d’Avril 2011 dans le cas du Togo, disposition encore appelée « Loi Bodjona ».
La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.
Aucune loi n’a jamais prospéré sans la « force ». Et la tentative de discipliner – dans le cadre de la loi – des individus qui veulent toujours se taper le torse d’être des « hors la loi » n’est pas le propre du Togo ou encore Crise togolaise à l’étranger Le Ghana de Jerry Rawlings disperse des manifestants togolais 27 personnes aux arrêts seront présentées à un juge aujourd’hui Il ne fait pas bon, d’être manifestant de l’opposition togolaise en terre ghanéenne, baromètre de la démocratie, bon élève en la matière avec toutes les félicitations régulières et récurrentes de la communauté internationale et de l’opposition togolaise. Cette dernière, prenant en effet pour une pétaudière, le pays du virevoltant capitaine John Jerry Rawlings – celui-là même qui lançait il y a quelques semaines à l’endroit des autorités togolaises de reconnaitre, d’accepter et d’accorder le droit de manifestations à l’opposition – a voulu faire gronder les rues ghanéennes, au sujet de la crise en cours dans notre pays et en l’occurrence des revendications « floues et imprécises » de l’opposition. moins du Ghana….la loi est toujours dure, mais c’est la loi. Et cela devrait être très édifiant pour un ancien président ghanéen comme Jerry Rawlings, dont la démocratie forgée par ses soins, utilise les canons légaux et responsables pour contenir des manifestants, fauteurs de troubles. Lui, qui voulant se prononcer sur la crise togolaise, a manqué de lucidité et d’analyse réaliste sur la situation, en invoquant le « droit de manifester ». Voilà comment le droit de manifester rattrape les opposants togolais sur son territoire.
Mieux, lorsqu’on sait que la crise togolaise a pris ces derniers temps, une autre tournure à l’échelle internationale, avec toute la vague d’appels, sinon de « sommation » à dialoguer de la part de la communauté internationale, on est enclin à juger irresponsables la gestion et la lecture de l’opposition togolaise. Car, il suffit d’analyser ces appels pour comprendre, qu’il faut aller au dialogue ou du moins tenter d’aller au dialogue avant d’envisager éventuellement une prochaine manifestation de rue au Togo ou ailleurs. Surtout que le Chef de l’Etat ghanéen, Nana K. Ado a activement pris part, la semaine dernière à Niamey, à la réunion des cinq présidents, au nom desquels Allassane Ouattara a lancé son message de fermeté, pour un haro sur les manifestations surtout violentes et une invitation au dialogue.
D.K./Togo Matin
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