Marc Vizy, l’ambassadeur de France au Togo, ne vit pas dans le même Togo que les togolais. Son Togo n’est pas aussi secoué que ça. C’est ce qui ressort de l’intervention du diplomate lors d’une journée de découverte des activités de l’une des entreprises françaises implantées dans la zone portuaire à Lomé.
Par ce lundi 14 mai, une chaleur torride régnait sous l’apatam du siège de l’entreprise française. Marc Vizy était tout trempé de sueur. Il ployait sous la chaleur torride à tel point qu’il a dû enlever sa veste. Sa chemise bleue paraissait comme un habit qu’on venait d’essorer. Le diplomate tenait malgré lui. La chaleur torride de cette matinée de découverte organisée par la société le brulait. Aussi l’explication d’un agent de l’entreprise sur la matinée porte ouverte infligeait-elle un supplice à l’assistance parmi laquelle Marc Vizy qui transpirait énormément.
Le premier représentant des Français marquait ainsi de sa présence la cérémonie de l’une des multiples entreprises de l’hexagone au Togo. Et comme dans de telles circonstances, les discours se ressemblaient presque. Sauf que dans l’allocution de l’ambassadeur français, une petite phrase s’est glissée : « Cette manifestation symbolise aussi de la confiance qu’ont les entreprises françaises au Togo. Cette confiance que vos entreprises témoignent est particulièrement importante dans cette période où le Togo connaît quelques turbulences politiques un peu exagérées par les médias ». Pour le diplomate français les médias enveniment la crise politique au Togo qui dure depuis bientôt neuf (09) mois.
Visiblement, le Togo de Marc Vizy n’est pas le Togo où on les militaires se déchaînent sur les populations. Ce n’est pas le pays où certaines localités sont en état de siège. Ce n’est pas l’endroit où les femmes et les enfants sont réprimés. Ce n’est non plus le pays dans lequel les opposants sont séquestrés, échappent à des tentatives d’enlèvement et d’assassinat, où les journalistes sont brutalisés sur le lieu de reportage.
Pour l’ambassadeur, ce sont les médias qui font de la surenchère. Et pourtant ! Est-ce l’exagération des médias qui a obligé le Quai d’Orsay à se préoccuper de la crise politique ? Ou Emmanuel Macron à se prononcer sur la crise qui secoue le Togo depuis le 19 août 2017 ? Plus encore, les chefs d’Etat africains seraient-ils éberlués par les médias à tel point qu’ils nomment des facilitateurs pour aider le pays à sortir de la crise.
A la lecture de la fresque au pinceau de Marc Vizy, il manque des couleurs afin qu’elle soit complète. Celles qui traduisent la vraie réalité et qui la rendent immortelle. Pas des tableaux dont l’auteur est plus présent dans les soirées arrosées ou dans des banquets. Nous aurions aimé qu’il descende souvent auprès du bas peuple à qui le régime cinquantenaire des Gnassingbé refuse l’air de liberté, égalité, fraternité…
Source : www.icilome.com