Crise politique : La C14 décidée à empêcher les élections

0
642
Crise politique : La C14 décidée à empêcher les élections


Comptant sur sa machine répressive qui fait déjà des morts (dont des enfants), des blessés et des déplacés, le régime de Faure Gnassingbé continue de crier sur tous les toits que les élections législatives auront lieu le 20 décembre prochain, balayant ainsi du revers de la main les appels qui fusent de partout pour un report de ces échéances. Gilbert Bawara, l’un des thuriféraires du régime RPT/UNIR, est le chef de file de cette bande qui répand des déclarations incendiaires sur les médias. Cependant, à la Coalition des 14 partis de l’opposition, le programme se poursuit pour empêcher ces élections à haut risque.

En effet depuis la semaine dernière, la Coalition des 14 a lancé une panoplie d’activités dont les manifestations publiques pacifiques, pour empêcher ces élections. Ces manifestations ont essuyé une répression d’une rare violence les samedi 8, dimanche 9 et lundi 10 décembre derniers, avec plusieurs morts dont un enfant de 11 ans (qui ne manifestait même pas) et des blessés graves. Cette répression continue dans certains quartiers de Lomé et d’autres villes de l’intérieur du pays. Mercredi dernier, c’est Danyi, cette localité abandonnée, qui a accueilli la machine répressive, avec son lot de blessés et de déplacés qui ont fui la sauvagerie militaire. Les populations de Danyi qui n’ont presque pas tout, ont décidé, comme l’a lancé la Coalition des 14, qu’il n’y aura pas d’élection dans leur localité le 20 décembre. C’est lorsqu’elles ont commencé une marche pacifique pour exprimer cela que la pluie de grenades lacrymogènes, de balles et autres est tombée sur elles.

A Dankpen, le député Targone Sambiri, président des DSA (parti membre de la Coalition des 14), a été empêché de tenir une réunion dans son village natal. Deux jeeps remplis de militaires étaient postées devant sa maison. Il ne pouvait pas sortir. Et c’est dans cette atmosphère de menaces, d’intimidations et de tentatives d’enlèvement que vivent les leaders de la Coalition des 14 depuis que ces derniers ont lancé le programme d’activités qui vise à sensibiliser les populations contre les élections législatives du 20 décembre prochain. Mais ceux-ci, à les en croire, tiennent bon.

La C14 persiste et signe : pas d’élection le 20 décembre

Depuis hier, on observe un calme précaire dans la capitale et dans les villes qui ont été en ébullition, surtout le week-end dernier. Ce qui donne une certaine assurance au régime de Faure Gnassingbé dont les apparatchiks commencent par se glorifier. Mais les responsables de la Coalition des 14 restent sereins et comptent dérouler leur programme jusqu’au 20 décembre pour empêcher ces élections, si jusque-là la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne réagit pas pour prendre ses responsabilités.

« Nous avons fait connaître notre programme, nous le maintenons. Parce qu’on ne peut pas nous interdire de faire campagne pour dire que nous n’approuvons pas ce qui se passe. C’est notre rôle de renforcer les citoyens dans leur désir profond de combattre ce régime », a indiqué Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la Coalition des 14. Pour elle, la préparation de ces élections qu’organise le régime de Faure Gnassingbé s’est déroulée en violation des lois de la République. Et d’adresser un message à la communauté internationale, notamment la CEDEAO : « Si la CEDEAO se tait, si les autres membres de la communauté internationale se taisent et laissent faire ce qui est en train de se dérouler, le tribunal de l’histoire va les juger pour non-assistance à un peuple en danger, un peuple qui sort les mains nues pour combattre un régime qui viole les droits fondamentaux, un régime dictatorial, qui veut se maintenir envers et contre tous… ».

Pour le président du Parti des Togolais, membre de la Coalition des 14, les élections ne doivent pas avoir lieu le 20 décembre prochain. « Il faut que tous ceux qui sont concernés par la situation au Togo comprennent, tel que la jeunesse africaine et le parlement de la CEDEAO le font déjà, et contribuent à faire en sorte que les premiers décideurs de notre sous-région agissent pour que ces élections n’aient pas lieu », a déclaré Nathaniel Olympio. A l’en croire, la CEDEAO doit faire quelque chose. « De toute façon, c’est une évidence, si rien n’est fait, nous allons tous dans le mur. Pour d’autres, nous y sommes déjà. La catastrophe a commencé quand les enfants de 11 ans sont tués et cela peut empirer », a-t-il souligné. La situation que vivent les Togolais aujourd’hui, a-t-il poursuivi, avec la répression contre les manifestations publiques pacifiques et son lot de morts et de blessés, est la conséquence du laxisme de la CEDEAO. Celle-ci, selon le président du Parti des Togolais, ne devrait pas fixer de date dans la feuille de route que le régime de Faure Gnassingbé ne respecte pas. « La Coalition s’est fermement opposée en les alertant sur les dangers que comporte la fixation de cette date, compte tenu de l’ensemble des travaux de réformes qui doivent être faits. Nous n’avons pas été écoutés par eux. Nous attendons qu’ils puissent s’exprimer, prendre leur responsabilité et faire comprendre au régime que nous ne pouvons pas continuer dans ces conditions », a-t-il ajouté.

La Coalition des 14 ne comprend pas la léthargie de la CEDEAO face à la tuerie qui a commencé au Togo depuis la semaine dernière. Une situation qui fait dire à Nathaniel Olympio que la « République togolaise est en danger ». Dans tous les cas, ce regroupement de partis politiques de l’opposition compte continuer ses actions pour empêcher les élections législatives.

Source : www.icilome.com