Crise politique au Togo : Déclarations scandaleuses d’Ibn Chambas, un « diplomate » corrompu résolu à noyer les aspirations du peuple !

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Crise politique au Togo : Déclarations scandaleuses d’Ibn Chambas, un « diplomate » corrompu résolu à noyer les aspirations du peuple !

Mohamed Ibn Chambas, les Togolais le connaissent, pour son soutien ostentatoire à la monarchie cinquantenaire au Togo. L’inénarrable représentant du Secrétaire Général des Nations Unies s’est déjà invité dans la crise politique ressuscitée depuis un mois et demi et a été « éconduit » par l’opposition. Mais il est résolu à sauver son ami Faure Gnassingbé en difficulté et revient à la charge. Dans des manœuvres dignes de prestidigitateurs qui n’échappent pas au commun des observateurs avertis, le Chef Bureau ONU Afrique de l’ouest  tente de faire avaler au peuple togolais le coup de force du pouvoir en place, évoquant, entre autres alibis, le cache-sexe de guerre civile, de sauvegarder de la paix…

La dernière prestation d’Ibn Chambas

Le fameux représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Afrique de l’ouest s’est déjà signalé dans la crise politique actuelle au Togo, avec une descente à Lomé en marge des manifestations des 6 et 7 septembre de la coalition de l’opposition. Jean-Pierre Fabre et les siens l’ont quasiment éconduit en lui crachant à la figure leurs quatre vérités. Mais visiblement résolu à sauver son ami Faure Gnassingbé du pétrin, il est revenu à la charge, dans une intervention depuis New York sur les ondes de BBC ce mardi.

Si le diplomate a feint d’être en faveur d’une « solution togolaise à la crise », ses propos dans l’ensemble illustrent ceux d’un homme en mission secrète pour arranger les affaires de son ami Faure Gnassingbé, en reprenant à son compte des arguties fétiches du pouvoir en place pour légitimer son refus de l’alternance, à savoir sauver la paix, éviter la guerre civile au Togo…« Tous les pays d’Afrique de l’Ouest ont connu la guerre civile sauf le Togo. Nous n’allons pas accepter que le Togo connaisse la guerre civile », a-t-il dardé. Un mensonge gros comme le nez planté au beau milieu de la figure, car l’on n’a pas souvenance que les voisins du Togo, à savoir le Bénin, le Burkina Faso et surtout le Ghana dont est originaire Ibn Chambas, ont connu la guerre civile, lorsque leurs peuples respectifs ont requis l’alternance.

Par ailleurs, le diplomate onusien a tenté de faire avaler le coup de force du RPT/UNIR ayant vu ses députés adopter le projet de loi du gouvernement en refusant tous les amendements de l’opposition, au mépris des aspirations du peuple togolais qui réclame le retour pur et simple à sa Constitution adoubée en 1992, et d’orienter les Togolais vers le référendum verrouillé d’avance projeté par Faure Gnassingbé pour s’ouvrir les vannes d’un 4e puis d’un 5e mandat au pouvoir, en attendant la suite. « Selon la Constitution du Togo, le texte adopté par l’Assemblée nationale par 2/3 doit être soumis au référendum. Donc on attend que le gouvernement annonce la date du référendum et nous espérons que le peuple togolais aura l’opportunité de trancher sur cette question », a-t-il débité, ajoutant que ce que veut la majorité du peuple togolais, c’est la limitation du mandat présidentiel et le scrutin à deux tours.

Tout porte à croire que Mohamed Ibn Chambas était en mission lavage de cerveau du peuple togolais.

L’homme décidément incurable

Sa casquette de diplomate l’obligeait à avoir la mesure de la réserve – l’autre dira qu’il devrait savoir « porter condom à sa bouche avant de parler ». Mais Mohamed Ibn Chambas, on connait son parti pris en faveur du régime « démocraticide » de Lomé. L’homme s’est signalé aux Togolais en 2005, lors de la succession dynastique au pouvoir suite à la « catastrophe nationale », en l’adoubant. C’est lui, avec la collaboration des anciens présidents nigérian Olusegun Obasanjo – ce dernier a été en fait bluffé par Faure Gnassingbé à l’époque, mais il s’est repenti et l’a récemment appelé à écouter le peuple togolais – et français Jacques Chirac, qui a imposé à l’époque Faure Gnassingbé aux Togolais. Et à chaque fois de besoin, il vole au secours du pouvoir de Lomé. Comme lors de la polémique sur la candidature de son protégé à un 3e mandat en 2015 où il n’avait pas hésité à dire à Jean-Pierre Fabre qu’il – le chef de file de l’opposition – est encore jeune (sic) et a tout le temps de briguer la magistrature suprême, tout en lui demandant de laisser Faure Gnassingbé y postuler. Dans le contexte de la crise actuelle, il s’est déjà illustré le 3 septembre dernier sur une chaine radio privée d’Accra, dardant que ce sont quelques « individus » qui veulent troubler la paix au Togo, au mépris des aspirations légitimes du peuple togolais.

Ibn Chambas est le Louis Michel noir, c’est-à-dire le pendant africain de cet eurodéputé belge qui a consacré sa vie à défendre, bien sûr contre intéressements, le régime des Gnassingbé père et fils. Et il semble avoir un CDI (contrat à durée indéterminée) avec Lomé. A priori ses sorties devraient être prises comme les prestations de Balla Fasseké, d’un griot pour louanger son maitre et multipliées par zéro. Mais là où cela écœure, c’est de savoir qu’il est le représentant du Secrétaire Général de l’ONU en Afrique de l’ouest. On se demande s’il n’a pas un agenda caché bien différent de celui de l’organisation onusienne qui a priori, prône la paix et s’investit effectivement pour. Et sa sortie de mardi justement risque d’avoir des conséquences fâcheuses sur la suite des événements au Togo, mieux, de doper Faure Gnassingbé et le pouvoir en place à foncer droit dans leur voie suicidaire.

En effet, le monde entier a compris l’« injonction » du SG de l’ONU, Antonio Guteress, au Premier ministre togolais Komi Selom Klassou, au cours de leurs échanges  à New York où il conviait le gouvernement à ouvrir un « dialogue constructif », comme une position claire de l’institution onusienne contre le coup de force du RPT/UNIR avec le vote en l’état du projet de loi portant révision constitutionnelle et l’intention d’organiser un référendum, alors que le peuple exige le retour de la Constitution de 1992 et l’alternance. Mais cette intervention de son représentant Afrique de l’ouest sur les ondes de la BBC qui reprend à son compte les alibis séculaires de sauvegarde de la paix, d’empêchement de la guerre civile et autres développés par le pouvoir des Gnassingbé pour refuser l’alternance et s’accrocher au pouvoir, risque de doper Faure Gnassingbé à mettre en œuvre son plan d’organiser un référendum. Une option choisie par le pouvoir car ayant toutes les manettes en main, l’art de la fraude électorale cela s’entend, pour l’emporter. « (…) La sortie de crise passe, selon lui, par l’organisation d’un référendum sur les réformes constitutionnelles (…) Pour les Nations Unies, le projet adopté récemment par les députés est une avancée car il mentionne très clairement la limitation du mandat présidentiel et un scrutin à deux tours. « C’est ce que réclament les Togolais », a rappelé le représentant onusien », s’est empressé d’écrire republicoftogo. C’est en cela que cette sortie du diplomate onusien est dangereuse.

Devant les agissements de Mohamed Ibn Chambas au Togo, son parti pris en faveur du régime maléfique en place depuis un demi-siècle, on croirait un natif d’un de ces pays ayant signé un pacte de fidélité avec la dictature. Il se fait qu’il est originaire du Ghana, ce pays que les Togolais admirent tant pour sa démocratie et les alternances successives qui s’y sont opérées. Et c’est là que l’on regrette, car Chambas n’honore vraiment pas ce pays…

Tino Kossi

Source :  Liberté No.2526 du 28 septembre 2017

27Avril.com