Une énième rencontre s’est tenue le jeudi 11 janvier dernier, sous l’égide du Premier ministre Selom Klassou. Les acteurs de l’éducation, sur invitation de ce dernier, se sont rencontrés. Rien n’est à espérer de cette rencontre qui n’est qu’une machination (comme les précédentes), sous le couvert de dialogues qui jalonnent le secteur des enseignements primaires et secondaires.
« Pour noyer une affaire, il faut la renvoyer en commission ». Cette phrase attribuée à l’ancien chef de l’Etat français François Mitterand, fait école au Togo. Elle est mise en application à la lettre par les autorités qui en usent et en abusent pour se dérober des préoccupations majeures engageant l’avenir du pays. Ces fuites en avant s’observent dans tous les secteurs dont celui de l’éducation où les états généraux annoncés par Faure Gnassingbé se font toujours attendre avec la déliquescence constatée dans le milieu scolaire.
Depuis plusieurs années, les rentrées scolaires sont perturbées par des grèves à répétition, avec en toile de fond des revendications des enseignants. Bien avant Florent Maganawè et sous l’actuel ministre des Enseignements primaires et secondaires, l’année scolaire a toujours rythmé avec les grèves des enseignants. Les dialogues aussi. C’est dans cet interminable bras de fer que deux élèves, Anselme Sinandaré et DoutiSinalengue ont perdu la vie en 2013. Dans ce bras de fer du corps enseignant avec les autorités, ces dernières ont souvent, dans un premier temps, misé sur le « diviser pour régner ». Cela semble leur marcher puisque les syndicats à qui on prête des connivences avec le pouvoir en place sabotent les actions de ceux qui aspirent à l’amélioration de leurs cadres de travail et de vie. Mais l’abnégation de ces derniers et leurs grèves ont toujours fini par payer et obliger le gouvernement à aller à la table des négociations, comme dans le Cadre national de dialogue social (CNDS).
Mais, l’adoption du nouveau code de la Fonction publique n’a pas pris en compte certaines préoccupations des syndicaux des Enseignements primaire et secondaire, notamment la Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET). Cette organisation avait dès le début de la rentrée scolaire de cette année, fait planer la menace de grèves. Mais elle n’était pas prise au sérieux. Le chef du gouvernement et son ministre en charge de l’Education, Komi Tchakpélé avaient préféré faire le tour des écoles pour rassurer de l’effectivité de la rentrée des classes en octobre dernier. Mais la supercherie n’a pas marché. Les mois d’octobre, de novembre et de décembre ont connu une paralysie dans le milieu scolaire. Aussi les débrayages de la CSET ont-ils amené les autorités à ouvrir des négociations et surtout amené Gilbert Bawara à revoir son vocabulaire à l’endroit des enseignants grévistes.
« La marche de notre pays vers son émergence dépend grandement, au regard des défis mondiaux, de la qualité de l’éducation que nous offrons à la fine fleur, c’est-à-dire à la jeunesse relève de demain », a déclaré SelomKlassou lors de la rencontre. Il a également invité tous les acteurs à bâtir ensemble « un véritable consensus afin de garantir la sérénité et l’efficacité » au système éducatif togolais qui, selon lui, « est chargé de fournir des ressources humaines ». A travers ces déclarations, il feint de reconnaître que la solution réside dans le langage de vérité. Le pays regorge d’assez de ressources pour satisfaire les réclamations des enseignants si on en fait une utilisation optimale. Hélas… Ce que les enseignants revendiquent n’est pas de la mer à boire, mais les autorités ont essayé de les peindre en noir. En réalité, c’est un refus obstiné d’impulser un dynamisme à l’éducation de qualité dans le pays. Cela s’observe par l’abandon des états généraux de l’éducation annoncés par Faure Gnassingbé et chaque année le gouvernement est obligé d’arrondir les angles afin de gonfler les taux de réussite aux différents examens. Les dialogues ne sont que des leurres. En réalité, le gouvernement excelle dans l’art de déplacer les problèmes scolaires plutôt que de les résoudre définitivement.
Source : L’Alternative
27Avril.com
Comme toujours nos pays ont des problèmes avec le système éducatif. Nos hommes politiques se soucient peu de l’éducation des jeunes. Ils sont responsables de l’échec d’une génération toute entière. Je crois que ça leur est égal puisque leurs enfants sont dans de bonnes écoles ou à l’étranger.
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