Crise de l’éducation: Les élèves se débrouilleront pour réussir

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L’éducation au Togo bat de l’aile depuis un moment avec des grèves à répétition qui empiètent inéluctablement sur les élèves. Ces derniers, à défaut des cours, descendent dans la rue et manifestent leurs courroux.

« Les cours durant les périodes de grève sont considérés comme faits ». Voici la phrase fétiche des enseignants qui fait souvent sortir les élèves de leurs gonds.

Quoiqu’on dise, les élèves sont les grands perdants dans cette crise qui paralyse l’éducation. Pis, leurs mouvements d’humeur ne semblent émouvoir le gouvernement, pourtant les examens de fin d’année avancent à grand pas. Selon un reportage de nos confrères de la radio Victoire Fm, de nombreux élèves perdent la volonté d’apprendre leurs cours.

« Je suis en classe de terminale. Nous essayons de préparer les examens, mais sans mentir, les grèves ne nous encouragent pas à apprendre nos cours. Tu te dis que tu vas te rattraper après, ça ne nous arrange pas du tout. Nous organisons des cours de rattrapage les samedis, mais ça ne va pas », a confié un élève du lycée de Tokoin.

A un autre de renchérir : « C’est une situation qui nous dérange, mais nous essayons quand de faire de notre mieux. Ça ne donne plus envie d’apprendre, mais je fais l’effort surtout pour mes matières de spécialité ».

Bien que les cours soient faits en dents de scie, certains élèves se débrouillent pour être à jour dans le programme.

« Les professeurs qui ne viennent pas, ne refont pas les cours. Ils disent que les cours sont considérés comme faits puisque c’est la grève. Il y a des professeurs qu’on ne voit même plus. Cela agit sur nous et le temps passe parce que l’examen est en juin. De mon côté, je fais de mon mieux quand même, parce qu’on peut dire que l’examen est demain donc je ne vais pas me fier à la grève pour ne pas apprendre. J’apprends les cours qui ont été déjà dispensés », a déclaré une autre élève du lycée.

Même ceux du collège semblent avoir conscience de la situation. Pour ce faire, ils s’organisent aussi pour se rattraper.

« Nous faisons des groupes de travail. Les enseignants du privé ne grèvent pas, donc nous nous organisons avec nos camarades pour travailler. Ils ont de l’avance sur nous donc on se rattrape », a indiqué un élève en classe de 3eme.

Propos corroborés par un de ses camarades : « Nous passons des épreuves chez les camarades du privé que nous traitons. Des fois, nous prenons leurs cahiers. Souvent aussi, nous prenons les cahiers de ceux qui ont déjà fait la classe ».

Au bout du compte, à chaque élève sa détermination et volonté à réussir l’année scolaire. Après tout, comme on fait son lit, on se couche.

JA

Lomechrono.com