Crise dans le secteur de la Santé: Mijiyawa toujours accroché à sa « contractualisation »

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Le secteur de la santé est dans un état critique. Entre les grèves à répétition du personnel soignant et l’indifférence manifeste du gouvernement, les populations togolaises ne savent plus à quel saint prier.

Mercredi à Lomé, le ministre de la Santé, Prof. Moustafa Mijiyawa, a rencontré les responsables des praticiens hospitaliers du pays. Cette rencontre était censée être le cadre idéal pour présenter et discuter de la plateforme revendicative que brandit, depuis des lustres, le personnel soignant pour une amélioration des conditions de travail dans les centres de santé du pays. Mais, que nenni!

Hier au cours de la réunion, le ministre de la Santé n’a fait que chanter les « avancées considérables » de son fameux projet de Contractualisation des hôpitaux. Un projet qui, selon le confrère Flambeau des Démocrates, a complètement pris l’eau. Puisque, l’ONG Entraide Médicale Internationale (EMI) en charge du projet à Atakpamé a plié bagages.

« Ce que compte faire le gouvernement pour les 5 prochaines années, c’est ce qu’on a appelé : plan national de développement sanitaire. C’est un document d’une centaine de pages dans les trois morceaux du camembert du secteur santé. Parce que le secteur santé est un camembert qu’on peut diviser en trois morceaux. Un morceau concerne le personnel, un morceau concerne les bâtiments et un autre morceau concerne les outils de travail qu’on appelle équipement. Il est clair qu’un système de santé repose sur ces trois morceaux. Depuis 8 mois, nous avons eu à rencontrer tous les acteurs, dans un but d’échange pour qu’on ait la même compréhension de la chose. Et c’est après ça qu’on a commencé la phase pilote de la contractualisation à Atakpamé, à Blitta et nous sommes très heureux de dire que ce qui se passe dans ces formations, où on a commencé la contractualisation, est remarquable », se réjouit le ministre Mijiyawa.

Les agents de santé ayant assisté à cette rencontre ne partagent pas ce même sentiment de joie qu’éprouve le ministre de la Santé. Plutôt, ils disent être «restés sur leur soif ». A les en croire, ils ont été très déçus. D’autant plus que leur plateforme revendicative n’étant pas l’objet principal de la réunion convoquée par le Prof. Moustapha Mijiyawa.

« On nous a parlés par exemple de l’avancée du partenariat public et privé sans nous parler de notre plateforme revendicative. Nous n’avons pas eu la parole. Nous, on attendait à ce qu’on nous donne la parole pour une deuxième série de questions, j’avais 5 questions à poser, mais le ministre a dû clôturer la séance. Je ne suis pas du tout satisfait parce que ce n’est pas pour cela qu’il m’a convoqué, il nous a convoqués pour discuter de la plateforme revendicative. Nous on pensait que c’est une sortie de crise qu’il est venu nous proposer, mais ce n’est pas le cas », a lâché Sarakawa Kougbéssi, au sortir de la rencontre avec le ministre.

Tout porte à croire que le gouvernement ne mesure pas l’urgence des revendications des agents de santé. En tout cas, ces derniers aussi ne comptent pas lâcher du lest.

Pour rappel, vendredi en Assemblée générale, le Syndicat national des praticiens hospitaliers (SYNPHOT) a demandé la démission du Prof Moustapha Mijiyawa, ministre de la Santé.

Source : www.icilome.com