Crise au Togo: un ex-premier ministre ‘ressuscite’ Gnassingbé Eyadéma

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Le Togo n’a plus vécu des violences similaires depuis celles de 2005 quand l’armée tentait d’imposer par la force Faure Gnassingbé comme président du Togo, pour succéder à son père ayant été aux manettes pendant 38 ans.

Dans la journée d’hier mercredi 18 aout et celle d’aujourd’hui, sans que les Togolais puissent se l’imaginer, des miliciens ont été déployés illégalement dans les rues de Lomé avec une mission spécifique.

Ils étaient cagoulés, armés de gourdins, machettes, munis de gaz lacrymogènes et d’armes et ont été aperçus, la plupart d’eux, à bord des pick-up non immatriculés.

Ces hommes ont semé des exactions et la terreur dans plusieurs quartiers de Lomé suite à l’appel à manifester de l’opposition qui a pris fin ce jeudi avec un bilan très lourd, 3 morts et 44 blessés selon l’opposition.

L’intervention de ces miliciens et le silence du gouvernement n’ont pas du tout plu à l’ex-premier ministre Joseph Kokou Koffigoh, qui vient de sortir de son silence et demande : « Pourquoi ces miliciens sans galon dans les rues? ».

Et il met en garde le gouvernement avec une déclaration choc du général Gnassingbé Eyadéma : « on sait quand ça commence, mais on ne sait jamais où et quand ça finit », écrit-il dans un poème publié hier. Un poème viral, dont voici ci-dessous, l’intégralité :

Au secours les cagoules

Dans les rues révoltées une très vieille espèce
De prédateurs aux yeux noirs cernés de tchador,
Fait son apparition et vient rouler sa caisse
Comme aux ères sombres des légions de la mort.

Contre quoi? Contre qui? Oh, est-il admissible
De voir des cagoules qu’on avait oubliées
Au fond de l’histoire, attaquer des cibles
Parmi les citoyens qu’on devrait protéger?

Pourquoi les policiers se font ainsi doubler
Par ces noirs Balakas qui préparent la guerre?
Je pèse bien mes mots; avons-nous oublié
Que les Centre-Africains peinent à s’en défaire?

Et vous chers gendarmes! Pourquoi ces miliciens
Sans galon dans les rues? Pour maintenir quel ordre?
Sommes-nous arrivés comme chez les Syriens
Au temps des milices qui sèment le désordre?

Cette provocation peut donner des idées
À tous ceux qui prônent partout la non-violence;
À la vue de ces gens, ils peuvent décider
De se vouer aussi à quelques fers de lance:

Des Anti-balaka qui pourraient contenir
L’arrogance des gens que la guerre civile
Tente hélas aujourd’hui, au lieu de soutenir
La paix dans la cité dont rêvent les civils.

Cette provocation, pourrait décourager
Ceux qui croient encore qu’il n’est pas impossible
D’amener l’Histoire à fumer le calumet
De la paix en rendant le dialogue possible.

Hâtez-vous! Dégagez les rues de ces cagoules
Qui n’ont rien à y faire, avant qu’il ne soit tard;
Avant que le peuple en colère, ne déboule
Comme un vent d’ouragan, sur les grands boulevards.

Un général disait: « on sait quand ça commence,
Mais on ne sait jamais où et quand ça finit ».
Ce général est mort, mais il faut que l’on pense
Toujours au proverbe qui n’a jamais vieilli.

Joseph Kokou Koffigoh
Poème inédit
Lomé le 18 octobre 2017

CamerounWeb.com