Crise au Togo: les raisons de l’immobilisme

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Une récente déclaration du président de la République française, Emmanuel Macron lors de sa dernière visite chez le géant de l’Afrique de l’ouest, le Nigéria, suscite diverses interprétations au sein de l’opinion nationale et internationale. Dans ses propos, on pouvait noter que le statu quo ne doit pas continuer au Togo. Toutefois, l’histoire politique de notre pays montre que l’immobilisme qu’on connaît depuis des années est dû aux errements de la classe politique, surtout celui de l’opposition.

L’instabilité politique au Togo, ne date pas d’aujourd’hui. Et très souvent, on a l’impression que les acteurs font tout pour que le statu quo demeure. Déjà du vivant de feu général Gnassingbé Eyadema, ancien président de la République togolaise, des acteurs politiques de l’opposition et non des moindres ont eu l’occasion de réaliser une alternance. Malheureusement, ils se sont combattus et ont posé des actes qui ont poussé le pouvoir à se radicaliser et à se replier sur lui-même avec le soutien de la communauté internationale qui, elle non plus, ne voyait aucune alternative crédible.

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Après la mort du grand Baobab que tous redoutaient, ce fut l’occasion rêvée pour beaucoup de prendre le pouvoir. Les prétendants étaient nombreux. Mais ils n’ont réussi qu’à diviser encore plus les Togolais et à engendrer des blessures profondes. L’Accord politique global (APG), signé le 20 août 2006 entre les acteurs, a apporté une lueur d’espoir. Mais rapidement, ce fut la désillusion.

Après les élections législatives de 2007, un poids lourd de l’opposition a refusé d’entrer au gouvernement d’union nationale censé réaliser les réformes. Malgré tout, le pouvoir en place a toujours montré sa volonté d’opérer les réformes, mettre en œuvre cet accord. La Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) a été mise sur pied, suivie du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (Hcrrun) pour mettre en œuvre les recommandations.

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Des cadres permanents de dialogue et de concertation (CPDC 1, 2, rénovés) ont été mis en place pour des échanges, mais boycottés par la frange radicale de l’opposition. Malgré tout, des conclusions sont sorties, mais n’ont pas été appliquées, parce que les absents considéraient que ceux qui ont participé à ces concertations ne sont pas représentatifs.

L’opposition a toujours vendangé les occasions où elle pouvait obtenir des réformes pouvant aboutir à une alternance future, parce qu’elle ne pensait qu’aux intérêts immédiats. Outre les cadres de discussion boycottés, des projets de lois ont été envoyés à l’Assemblée nationale en 2014 et en 2017 au début des manifestations, mais rejetés à cause des détails sur lesquels on pouvait passer.

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Le pouvoir de son côté s’en régale et c’est de bonne guerre. Tant qu’il aura la possibilité face aux errements et à l’inconséquence de son opposition de se maintenir, il va le faire. C’est donc à bon escient que le président Macron et à sa suite le ministre Gilbert Bawara affirment que le statu quo a assez duré.

Désormais le Togo doit avancer sur le plan démocratique, et il n’est plus question de se plier aux désidératas d’une classe politique de l’opposition qui fait tourner les Togolais en rond depuis des années. Consensus d’accord, mais lorsque des positions tranchées empêchent le pays d’avancer, les recommandations de la Cedeao viendront couper la poire en deux.

 

Source: Togo Matin N°349

Titre modifié

Source : www.togoweb.net