Crise au Togo, la situation s’aggrave : Sokodé assiégée, de la nécessité d’un corridor humanitaire pour assister la population

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Le Togo vit une des périodes les plus sombres de son histoire politique. Deux (2) mois de crise avec des manifestations en continu, donc une semaine particulièrement éprouvante, le pays est au bord du chaos, si ce n’est d’ailleurs le cas face aux exactions en cours.

Crise au Togo, la situation s’aggrave : Sokodé assiégée, de la nécessité d’un corridor humanitaire pour assister la population

Lomé et ses banlieues ont été le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre, militaires et des individus cagoulés d’une part, des manifestants de l’autre. Si le calme apparent est revenu à Lomé au soir du jeudi 19 octobre, ce n’est visiblement pas le cas à Sokodé et à Bafilo totalement assiégées.

Pourtant, le Premier ministre Klassou avait rassuré

Dans la foulée de répression sauvage et aveugle dans la ville de Sokodé et le départ forcé des populations dans la brousse pour échapper aux représailles, le Premier ministre Selom Komi Klassou a rencontré mercredi une délégation des imams de la Région Maritime en compagnie des ministres Yark Damehame de la Sécurité et Payadowa Boukpessi de l’Administration Territoriale. La rencontre a été motivée par les troubles survenus à Sokodé, Bafilo, Agoè-Nyivé, Kpalimé à la suite de l’arrestation de l’Imam Djobo Alassane, selon le gouvernement.

« Nous avons tous le devoir de cultiver les vertus de la tolérance, du pardon, de l’acceptation de l’autre car nos diversités, qu’elles soient religieuses, culturelles, voire politiques, doivent constituer une richesse pour le développement inclusif, la consolidation de la démocratie et du vivre-ensemble », a déclaré M. Klassou avant d’ajouter que « en aucun cas, la communauté musulmane ne sera indexée, ni pris pour cible. Le Togo est un pays de droit qui protège les libertés publiques et religieuses ».

Bien dit. Mais que voiton sur le terrain ? Les réalités sont tout autre. Dans la même journée de vendredi, une mosquée a été saccagée à Kara.

Depuis l’annonce de la mort par le gouvernement de deux (2) militaires au domicile du Lieutenant-Colonel Ouro-Koura Agadazi, « la présence des militaires dans la ville de Sokodé s’est renforcée, les représailles se sont amplifiées, les forces de défense déployées sur le terrain répriment sans ménagement. Elles violent les domiciles, tabassent tout ce qui bouge » rapporte le confrère Rfi.

Le député de l’ANC Ouro-Akpo Tchagnao de la localité exprime ses inquiétudes : « toute la nuit, on tire partout histoire de faire peur et d’obliger la population à fuir. Même dans leur fuite, les gens sont pourchassés. Le chef de Kparatao est allé acheter du riz pour les déplacés, il a été arrêté par les forces de l’ordre qui exigeraient qu’il divise sa cargaison en deux Le chef a refusé et a été obligé de retourner ».

Les populations réfugiées dans la brousse depuis quelques jours s’exposent à tous les dangers puisqu’elles sont sous menace des reptiles et la faim. Des enfants qui dorment à l’air libre.

Selon les informations, tout manque à Sokodé et tous ceux qui tentent de revenir à la maison sont accueillis par des bastonnades. L’image du chef Tem de Salimdè dans la préfecture de Tchaoudjo copieusement tabassé et la mort de l’enseignant de 36 ans Moutaka Akondo de l’Ecole Primaire Publique de Kideoude, battu à mort dans la nuit de vendredi à samedi sont des preuves des atrocités à Sokodé.

Dans la foulée, on apprend l’interpellation tôt le matin d’hier dimanche 22 octobre, d’un autre chef religieux Alfa Abdoul Wahid à Bafilo devant sa famille.

Des actes totalement aux antipodes des déclarations de Klassou le vendredi dernier.

Au regard de la gravité des événements en cours à Sokodé et à Bafilo, les forces démocratiques doivent agir au plus vite pour venir au secours de la population. Mieux, il y a nécessité d’un corridor humanitaire pour assister les populations du Grand Tchaoudjo.

Kokou Agbémébio

Source : Le Correcteur

27Avril.com