Crise au Togo: Faure Gnassingbé sous la pression inédite d’Abuja [Lettre du Continent]

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Les tripatouillages constitutionnels assurant un pouvoir à vie sont passés de mode aux yeux du Nigéria. Quoique discrète, la pression d’Abuja sur le pouvoir togolais n’en est pas moins forte depuis le lance- ment des pourparlers entre le régime de Faure Gnassingbé et son opposition.

Alors que le chef d’Etat togolais est soutenu par plusieurs de ses homologues francophones, Muhammadu Buhari a été le seul président à exiger ouvertement une alternance à Lomé au terme de ces discussions. C’était le 8 février, lors de la remise des lettres de créances du nouvel ambassadeur du Togo au Nigéria. Le 2 février, en dépit de sa santé fragile, Buhari avait reçu le chargé d’affaires du Nigéria à Lomé, Oluwasegun Ibidapo- Obé, pour être briefé sur ce dossier.

Le président nigérian bénéficie des conseils de plusieurs personnalités pour suivre ce dossier. Il est notamment « coaché » par Olusegun Obansanjo et passe par son chef de protocole, Lawal Abdullahi Kazaure, l’une des rares personnalités de son entourage à maîtriser la situation togolaise, pour rester informé.

Le ghanéen nana Akufo- Addo, médiateur officiel aux côtés de la Guinée, fait des crochets réguliers dans la capitale fédérale pour tenir son homologue au courant de l’évolution de la situation. Le 24 mars, il était assisté par son conseiller chargé de la sécurité, Babagana Monguno. A Accra, ces pourparlers sont par ailleurs suivis par l’ambassadeur du Nigéria, Ademola Oluseyi Onafowokan.

Si la pression nigériane est naturellement appréciée de l’opposition togolaise – celle- ci mise même sur une intervention militaire pour sortir Faure Gnassingbé -, Lomé se montre en revanche de plus en plus agacé. Faure Gnassingbé ne s’est pas rendu à Accra, le 6 mars, pour assister à la fête nationale ghanéenne alors que sa participation avait été confié.

Alors qu’il avait pris pour habitude de s’entretenir régulièrement avec Muhammadu Buhari depuis que le Togo préside la Cedeao, les contacts entre les deux hommes se sont sensible- ment réduits. Ironie du sort, le président nigérian devrait succéder à son homologue togolais à la tête de l’organisation régionale, en juin.

Source : www.cameroonweb.com