Décidément le Togo fera mentir toujours et toujours les politiques français. Petit pays de l’Afrique de l’ouest sous le joug d’une dictature brutale depuis près de cinquante ans, le Togo est une véritable épine dans le pied des politiques français qui ont décidé de le soumettre à une punition perpétuelle.
Il faut dire que plus de soixante ans après les indépendances les idées véhiculées par les premiers responsables politiques togolaises de l’époque sont toujours d’actualité et dominent encore le débat sur les relations entre la France et l’Afrique.
Un des exemples les plus emblématiques est la question de la monnaie gage de souveraineté politique et économiques des peuples. Sylvanus Olympio qui a commencé le processus de création de la monnaie togolaise et lancé l’intégration économique de la CEDEAO fut brutalement assassiné par la France qui voyait d’un très mauvais œil ce processus de sortie du franc CFA, outil économique de domination des africains.
Son fils Gilchrist Olympio malgré ses victoires aux différentes élections présidentielles n’a jamais pu accéder au pouvoir. La France le jugeant trop anglophone et intellectuel lui préférant le sergent Etienne GNASSINGBÉ. Aujourd’hui c’est encore un togolais, l’économiste Kako NOUBOUKPO qui porte encore l’offensive contre le franc CFA qui suscite le courroux des autorités françaises surtout pas prêt à lâcher cet ultime outil de domination et une véritable pompe à fric.
Le Togo a été toujours surveillé comme du lait sur le feu à cause d’une population qui ne s’est jamais vraiment sentie francophone et francophile. Sa proximité avec le Ghana et les idéaux panafricanistes des opposants togolais ont fini par convaincre les politiques français de la dangerosité de ce petit pays pour les intérêts de la France.
En cette année 2017, les choses n’ont toujours pas changé au Togo. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’histoire continue de se répéter inlassablement au Togo.
Secoué par une crise politique depuis quelques semaines le Togo est encore à la croisé des chemins. Seul pays en Afrique de l’ouest à ne pas connaitre la démocratie et une alternance au pouvoir, les togolais battent en masse les pavés pour réclamer des réformes politiques et institutionnelles pour une vraie démocratisation du pays. Malgré la répression et les manipulations, ce mouvement qui n’est pas prêt de s’affaiblir ébranle le pouvoir de Faure GNASSIGBÉ qui ne peut plus tenir sans le soutien de la puissance tutélaire française.
Il faut dire que depuis quelques temps tous les yeux sont tournés vers le nouveau président français qui a promis une nouvelle relation avec le continent. La création de son conseil présidentiel pour l’Afrique est un des dispositifs de cette nouvelle politique française d’Emmanuel MACRON.
La crise politique togolaise devrait être un premier test pour MACRON qui décidément vient de rater le coche. Autour de la crise togolaise s’affrontent désormais deux camps; la vieille Françafrique et les petits nouveaux du conseil présidentiel qui y voient une occasion de tester la bonne foi du président français.
Si officiellement rien ne se dit et ne se fait, dans les coulisses c’est un véritable branlebas de combat pour trouver une solution au cas togolais. Plusieurs membres de ce conseil ont fait remonter au président par les canaux autorisés leurs observations et ce que pourrait être la solution au Togo. Des solutions qui toutes penchent en faveur de la démocratie et du respect des droit humains au Togo. Il faut dire que le cas du Togo détonne et la position est devenue intenable.
Plusieurs membres de ce conseil se disaient sereins et attendaient une bonne réaction du président. Même s’ils n’ont aucun pouvoir de décision et ne peuvent donner que des avis, ils sont convaincus que le cas du Togo requiert une évolution et que l’action du président MACRON serait décisive.
La désillusion pour eux ne fut que grande. Le cas du Togo est décidé et c’est la Françafrique qui vient de gagner. Pour le Togo MACRON préfère soutenir le régime en place comme cela se fait depuis des années.
Une douche froide et une déception que certains ont vite fait de manifester en brandissant leur démission. Si pour le moment aucun membre n’est officiellement sorti pour contester la position du président français, il faut dire que des lendemains houleux attendent ce conseil présidentiel pour l’Afrique qui vient de trouver plus fort que lui.
Une boutade d’un observateur des relations France – Afrique qui s’est un peu moqué d’un des membres qui est son ami
A quoi tu t’attendais, chasser le naturel chez un président français ?
CamerounWeb.com