Crimes économiques en Afrique : Togo, un pays corrompu au sommet anti-corruption de Nouakchott

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Crimes économiques en Afrique : Togo, un pays corrompu au sommet anti-corruption de Nouakchott


Au 31ème sommet de l’UA qui s’est tenu du 1er au 2 juillet en Mauritanie, avec comme invité vedette le président français Emmanuel Macron, le Togolais Faure Gnassingbé était présent. Au registre des chantiers des assises de Nouakchott, la lutte contre la corruption, l’autre défi du Continent. « Vaincre la corruption : une option viable pour une transformation de l’Afrique », c’était le thème.

Lors d’une réunion du Conseil exécutif de l’UA en prélude à ce sommet, le président de la Commission Moussa FakiMahamat déclarait que « la corruption a atteint des proportions alarmantes en Afrique ». « Les ressources détournées en Afrique peuvent, si elles sont investies dans le développement, suppléer le recours à l’assistance extérieure qui ne devrait être qu’un simple appoint aux ressources et potentiels propres du continent », a-t-il ajouté, tout en révélant que ce fléau, ajouté à l’évasion fiscale, fait perdre près de 50 milliards de dollars US à l’Afrique. Et par conséquent, « Comme le terrorisme, le combat, ici, devrait être global et ne saurait être gagné que par notre action collective. 2018 est appelée à être l’année de combat », a-t-il déclaré.

Alors que le dernier rapport de Transparency a identifié le Botswana comme le moins corrompu à la tête du top 5 en Afrique (les Seychelles, le Cap-Vert, le Rwanda et la Namibie) et classé le Sénégal, le Burkina Faso et le Bénin en tête dans l’UEMOA, au Togo, la situation est plus qu’alarmante.

Ici, les caisses de l’État servent de butin au régime cinquantenaire et non au développement économique et social du pays. Faure Gnassingbé, lui-même a reconnu, dans un discours en 2012, que les richesses du pays sont accaparées par une minorité. Plusieurs années après, le prince n’a pas traqué les pilleurs. Et pourtant, des scandales de corruption, des détournements de deniers publics, des pillages, des crimes économiques se multiplient et sont révélés dans les colonnes des journaux. Au lieu que les présumés auteurs soient inquiétés, ils sont plutôt les mieux protégés. Au coeur de plusieurs magouilles et scandales financiers, le ministre NinsaoGnofam éclaboussé dans une affaire de détournement de plus de 26 milliards destinés à la construction de la route Lomé-Vogan, est toujours en poste. Ces présumés auteurs de crimes économiques sans être inquiétés par aucune enquête judiciaire, continuent de courir les rues et pire, de saigner à blanc l’économie nationale. Depuis 2005, en moins de 15 ans donc, le règne de Faure Gnassingbé a battu le record des milliardaires qui poussent comme des champignons. Pendant que la minorité continue d’accaparer les richesses du pays, les sociétés publiques s’effondrent sous le coup des crimes économiques.

Il est paradoxal que celui que celui refuse de prendre l’exemple sur son homologue du Ghana en prenant des mesures concrètes pour endiguer le mal et «rétablir l’intégrité dans la vie publique », fasse le déplacement de Nouakchott pour « vaincre la corruption ». « On le voit bien, des intentions de la lutte contre à la prise de mesures concrètes y afférentes, il y a un fossée. Or on avait applaudi à tout rompre la volonté affichée des premiers décideurs africains de prendre le taureau de la corruption dans nos Etats par les cornes. Mais balayer devant leurs propres portes s’avère difficile. C’est une lapalissade que de dire que tous nos chefs d’Etat ne sont pas des parangons de vertu. Bien au contraire, certains ne crachent pas sur les pots-de-vin, s’ils n’en sont pas eux-mêmes des distributeurs, accordant même parfois des passe-droits à des investisseurs potentiels dans leur pays. C’est dire que le mal a de beaux jours devant lui sur le continent, et le mandat du trublion Paul Kagame va passer sans que nos Etats ne soient amputés de cette gangrène », a analysé le quotidien burkinabé d’information L’Observateur Paalga, dans sa livraison du 1er juillet.

Le niveau alarmiste de la corruption, de l’enrichissement illicite et de l’évasion fiscale au Togo inquiète plus d’un. Préoccupée par « de très nombreux scandales économiques et financiers impliquant des personnes qui ne sont presque jamais inquiétées », la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT) a, dans un courrier, saisi le Président de la Haute Autorité de Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées.

Source : www.icilome.com