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Covidgate : du folklore à l’Assemblée Nationale ?

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La scène s’est produite mardi dernier où ils étaient une dizaine de ministres à passer par devant le parlement où ils se sont prononcés sur ce rapport d’Audit de la Cour des Comptes sur la gestion du fonds de la Covid-19. Entre autres interventions qui ont retenues notre attention, il y a celle du ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya qui, à la suite de son collègue du Commerce, Kodjo Adédzé, a aussi longuement épilogué sur cette histoire de commande de 31.500 tonnes de riz de sécurité. Sani Yaya a fini son développement en mettant en exergue des informations sur l’absence de factures pointée du doigt à plusieurs reprises par la cour des comptes dans son rapport d’audit sur le fonds Covid-19, gestion 2020.

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Ce ministre, à en croire nos confrères de GlobalActu, organe membre du groupe de presse Global Atlantic Telegramme, dit qu’il n’a pas été surpris par les commentaires qui ont circulé à la suite de ce rapport relativement à cette commande. Pour lui, tout le monde ne peut pas lire ce rapport et le comprendre. « Parfois quand je vois certaines choses qui circulent, je me dis que c’est dû à un problème de communication », a-t-il indiqué, ajoutant que son collègue en charge du commerce n’a pas vu la couleur des 8 milliards de francs CFA utilisés pour payer ce riz. Et poursuit-il, que le gouvernement n’intervenait dans le secteur du riz ou de l’engrais que par des subventions. Mais qu’au temps fort de Covid-19, il n’y avait plus de navire, ni d’opérateur économique. « En tout cas, aucun n’avait plus la capacité logistique de commander ni du riz, ni de l’engrais dans le timing qu’il faut pour pouvoir constituer un stock de sécurité pour le pays », a-t-il ajouté. Devant cette situation, a-t-il poursuivi, l’Etat a décidé de jouer son rôle protecteur régalien en commandant du riz pour toute la chaîne commerciale nationale. C’est dans cet ordre d’idée que souligne le ministre, 31.500 tonnes de riz ont été commandées avec 8,6 milliards. « J’ai entendu les gens crier qu’on n’a pas vu ce riz dans nos préfectures. Ils sont allés jusqu’à demander qui a distribué. J’ai appelé le ministre Adedze et je lui ai dit de m’amener mon riz puisqu’il a distribué », a-t-il ironisé aux députés.

L’objectif poursuivi en mettant en place ce mécanisme, a indiqué Sani Yaya, c’était d’assurer la disponibilité du riz durant toute l’année, d’éviter la flambée de prix mais sans rompre la chaîne d’approvisionnement et dans le même temps maîtriser les prix au profit de la population. Le riz, selon lui, a donc été livré aux importateurs qui avaient l’habitude.

Le paiement de ce riz de sécurité a été fait à travers la BCEAO avec les éléments justificatifs, a insisté le ministre. « La BCEAO n’utilise jamais les devises pour faire un paiement si elle n’a pas toutes les pièces justificatives. Dans le rapport, il y a tout cela mais personne n’y a fait attention. Le rapport est resté silencieux dessus. Il n’a pas parlé du paiement et comment cela a été fait. Le même rapport n’a pas expliqué le mécanisme qui a été mis en place par le gouvernement pour assurer la disponibilité du riz », a-t-il relevé.

Selon Sani Yaya, lorsque les opérateurs économiques achètent ce riz, ils versent l’argent sur un compte à l’UTB pour l’Etat. « Le rapport de la cour indique le compte de l’UTB en question mais seulement dans un tableau. Comment un non initié à la question financière et de l’audit va aller chercher pour voir à la page 15 du rapport ce tableau intitulé ‘autres ressources générées par les activités de riposte, reconstitution du stock de riz de sécurité, 7, 369 milliards’ », regrette-t-il.

Il a critiqué la cour des comptes pour avoir seulement montré que l’argent est rentré, sans dire dans un commentaire pour expliquer le mécanisme. « Il aurait fallu, comme c’est un rapport qui devait être dans le domaine public, qu’il y est une approche pédagogique dans la présentation », a-t-il souligné.

L’absence de facture se justifie, selon Sani Yaya

Le ministre de l’Economie et des Finances a aussi, lors de cette séance d’explication devant les députés, justifié l’absence de factures dont a fait mention à plusieurs reprises la Cour des comptes dans son rapport. Selon M. Yaya, le commerce international est dominé par le droit anglais, notamment les règles de la Chambre internationale du commerce. Il s’agit, a-t-il marqué, de principes internationaux qui s’imposent à tous dans le commerce international.

« Dans la pratique, quand on demande une cotation à un fournisseur, il donne toutes les caractéristiques, les quantités suivant la communication eue pour les négociations à travers une facture appelée proforma commercial. Et on vous dit, si vous êtes d’accord, vous marquez ‘bon pour accord’ et vous signez. Cela vaut bon de commande. C’est ce qui a été fait et dans le même rapport, on voit dans les annexes Commercial Invoice (proforma commercial) », a-t-il souligné.

Beaucoup de commandes, selon le ministre des Finances, ont été faites suivant cette pratique, lors de la crise sanitaire à Covid-19.

En tout cas, une chose est de passer devant le parlement presque acquis à votre cause, mais une autre est de parvenir à convaincre le commun des Togolais sur ces écarts soulevés et qui ne sont pas exempts de critiques légitimes.

Source : Télégramme228

Source : Togoweb.net