Faure Gnassingbé a inscrit à l’ordre du jour de sa gouvernance quinquennale 2020-2025, une lutte implacable contre la corruption. Un phénomène endurci et très tentaculaire qui nuit à l’économie du pays. Une ambition, certes noble, mais qui ne saurait s’accommoder avec les vieilles habitudes de la maison.
Les promesses…
Au terme d’une campagne électorale sciemment rendue déséquilibrée et ardue pour les candidats de l’opposition, Faure Gnassingbé s’en est sorti avec une panoplie de promesses dont les togolais n’attendent aujourd’hui que la réalisation. Ceci, après la parodie d’élection conclue par la consécration du quatrième mandat au ‘‘Prince’’ par les Institutions de la République aux ordres.
Entre autres grandes lignes de son nouveau et mandat de plus, le «néo Staline» a promis aux togolais, une lutte implacable contre la corruption. Laquelle lutte, a-t-il décliné, se traduira par l’effectivité de la loi portant déclaration des biens par tous ceux qui ont en gestion, une structure de l’État ou jouissent officiellement de la richesse publique.
Ceci, pour une lutte, sans commune mesure, contre la corruption et le détournement des deniers publics. A cet effet, Faure Gnassingbé promet que plus d’importance sera accordée à la réédition des comptes et à la lutte contre la corruption. «Nos ressources acquises doivent être gérées et utilisées avec beaucoup de rigueur. Nous devons, à tout prix, éviter le gaspillage et le vol », a-t-il dit en substance.
Faure entre légèreté…
En effet, tout observateur, soucieux du développement de son pays, ne pourrait denier la pertinence de la mesure de Faure, même si déjà l’adoption de cette loi n’a pu être accompagnée par une réelle volonté politique.
Une carence doublée de légèreté qui ont fait que la, pourtant si pertinente, loi portant déclaration des biens par tous ceux qui gèrent les structures de l’État n’est toujours pas suivie de décret d’application.
Qu’à cela ne tienne, cela ne peut rester indéfiniment, si tant est que Faure veut réellement rester sincère et fidèle à sa parole donnée, comme il le clame, au travers de son appel au travail.
…Et consigne suicidaire
Toutefois, l’on se demande alors, en toute objectivité, comment, in fine, l’application de cette loi pourrait-elle être si facile au «plébiscité du 22 février» lorsque ce dernier pose, lui-même, des actes qui risquent d’hypothéquer son ambition telle que déclinée face aux électeurs. En effet, c’est un secret de polichinelle que le mot d’ordre de Faure Gnassingbé aux cadres de Unir dont la plupart sont des directeurs généraux et centraux des services de l’Etat, lors de la campagne électorale était «débrouillez-vous pour la victoire de notre Grand parti».
Ce qui sous-entend qu’au lieu de l’allocation des fonds aux délégués par le parti, comme il est de coutume, il revenait plutôt à ceux-ci de chercher eux-mêmes les financements pour les différentes activités électorales. Un mot d’ordre politiquement incorrect, à la limite suicidaire. Surtout eu égard à la fébrilité de notre démocratie.
Cependant, cela fut fait, avec une sorte de concurrence instaurée entre les cadres, membres et autres délégués qui ont rivalisé avec zèle, achat de conscience et corruption. Ceci, généralement avec les moyens de l’Etat, pendant que les candidats de l’opposition, méchamment sevrés des fonds publics pour la campagne, tiraient le diable par la queue. Une sorte de concours déloyale donc !
Faure… dos au mur !
Comme susmentionné, une fois le défi «brillamment» relevé par les délégués dont nombre occupent de postes de hautes responsabilités qui ont mobilisé moyens et logistique pour la victoire de Unir à la présidentielle du 22 février dernier, les regards se tournent vers Faure.
Sachant qu’il relève d’une corvée que de demander à un fonctionnaire militant de Unir de débourser son pauvre salaire à des fins électoraliste, exception faite à quelques militants -hommes d’affaires, tout semble dire objectivement qu’il sera moralement difficile à Faure de demander les comptes à ceux-ci qui se sont saigné et oeuvré pour sa réélection. Quitte à puiser dans les caisses de l’État pour «l’intronisation du Prince».
D’où justement la fable orchestrée entre sa promesse de lutter efficacement contre la corruption et sa politique de complaisance et d’impunité qui crée autour de lui, une constellation d’arrivistes, d’opportunistes et de zélés qui se sucrent allègrement sur le dos du pays. Ainsi donc, sur le chemin de la gouvernance rigoureuse, Faure est plus que dos au mur!
Fraternité
Source : Togoweb.net