Apparue en novembre 2019, l’épidémie de coronavirus ou Covid-19 a des impacts sur l’économie chinoise. Si le pays arrive, jusqu’à présent, à résister tant bien que mal, la propagation de l’épidémie risque d’asphyxier l’économie de l’Empire du Milieu.
En fait pour certains analystes, ce virus est introduit dans ce pays en plein boom économique depuis des années avec pour objectif de ralentir la progression du pays et plus particulièrement ses échanges avec l’Afrique où il a largement surpassé les occidentaux. Ainsi, au-delà d’une crise sanitaire, la Chine lutte pour la survie de son modèle économique.
Parti de la ville chinoise de Wuhan, le coronavirus, nommé «Covid-19» par l’OMS inquiète toujours autant non seulement pour les victimes mais aussi pour son impact sur l’économie mondiale et plus particulièrement celle de la Chine qui est à ce jour de loin, le pays le plus touché.
L’économie chinoise au ralentie…
Près de quatre semaines après la fermeture des usines et des entreprises chinoises pour les congés du Nouvel An chinois, la deuxième économie mondiale reste en quarantaine, paralysée par la peur de l’épidémie de coronavirus et l’avalanche des restrictions décidées par les autorités partout dans le pays. Les bureaux sont toujours dépeuplés dans les grandes villes, plusieurs semaines après ce qui était censé marquer le retour au travail.
Les mesures de quarantaine, les routes bloquées et la peur d’attraper le virus bloquent des millions de travailleurs. Les autorités craignent les risques de contamination sur les lignes de production : les usines ne peuvent rouvrir qu’après une stricte inspection et la mise en place de protocoles sanitaires, comme le port du masque obligatoire.
« Certains districts imposent d’avoir a minima 2 masques par employé et deux semaines de stocks mais je ne sais pas où les acheter », explique un entrepreneur dans le sud-ouest de la Chine. « Nous avons commandé 70.000 masques en Inde mais on ne trouve pas le transport pour les faire venir en Chine », explique le patron d’une multinationale, interrogé par le confrère « Les Echos ».
Toute la chaîne d’approvisionnement est bouleversée. Certaines usines produisent mais ne peuvent pas livrer ; d’autres n’ont pas les composants nécessaires car les fournisseurs ne sont, eux, pas autorisés à rouvrir.
Une tentative pour asphyxier l’économie du pays ?
Depuis quelques années, la Chine s’est imposée comme une puissance économique mondiale jusqu’au point de concurrencer la place du numéro 1 occupé par les Etats-Unis.
Si le pays de Mao Zedong a aujourd’hui des intérêts un partout dans le monde, c’est en Afrique qu’elle a réussi à supplanter les occidentaux. En 2014, le commerce sino-africain a atteint 220 milliards de dollars. La Chine contribue à environ un sixième du total des prêts accordés à l’Afrique, selon une étude du John L. Thornton China Center.
La conquête du continent n’est pas que sur le plan économique. En effet, Pékin compte aujourd’hui 52 missions diplomatiques dans les capitales africaines, contre 49 pour Washington, et est le membre du Conseil de sécurité des Nations unies qui dispose du plus grand nombre de Casques bleus sur le continent, soit plus de 2000, au Congo, au Liberia, au Mali, au Soudan et au Soudan du Sud.
Cette offensive de la Chine n’est pas forcément bien vue par certains alliés historiques du continent. A tel point qu’il faut l’arrêter si non la ralentir.
A en croire, certains observateurs, il n’y a pas meilleur moyen que de toucher la partie fragile du pays. Son système de santé. « Le système de santé chinois a plusieurs limites. A titre d’exemple, en Chine, aujourd’hui, il n’existe quasiment pas de médecins généralistes. L’une des caractéristiques actuelles du système de santé chinois est l’inexistence d’un service de santé de première intention.
En effet, à peine 6% des médecins sont des généralistes, 94% sont des spécialistes », explique un médecin. Alors pour attaquer le pays, « le meilleur moyen est son système de santé », explique un économiste. De là à voir, la main noire des concurrents notamment en Afrique, notre interlocuteur confie ‘‘ne rien n’écarter’’.
Aujourd’hui, face aux mesures restrictives, la plupart des commerçants africains ne peuvent pas se rendre en Chine. « C’est trop risqué », confie une commerçante du Grand Marché de Lomé. Si aucune étude n’a pas encore montré les conséquences du virus sur le commerce sino-africain, les impacts sont senties.
L’OCDE a averti, mardi dernier que le coronavirus met «l’économie mondiale en danger». Chose surprenante, cette épidémie apparait au moment où la Chine et les Etats Unis se livrent une « guerre » économique depuis des mois.
Face à la situation, la réponse de Pékin est, pour l’heure, bien modeste au regard du choc économique. La Chine n’a pas les moyens de faire un plan de relance comparable. Les poches du gouvernement ne sont pas très profondes, a prévenu le ministre des Finances Liu Kun, le week-end dernier.
Fraternité
Source : Togoweb.net