Le monde entier fait face, depuis quelques mois maintenant, à une crise sanitaire due à l’apparition et à la propagation du virus Covid19 qui ne cesse de faire plusieurs milliers de morts tous les jours.
L’une des mesures phares de la lutte contre la propagation du Coronavirus a été, au Togo comme dans plusieurs autres pays du monde, l’interdiction des rassemblements.
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Le Gouvernement togolais a, à cet effet, annoncé le Vendredi 20 Mars 2020, entre autres mesures, la fermeture de tous les établissements scolaires publics, privés et confessionnels primaires, secondaires et universitaires pour une durée de 3 semaines.
Alors que nous sommes entrés dans la dernière des trois semaines de fermeture annoncée par le gouvernement le 20 Mars, la situation sur le territoire national ne s’est pas améliorée. Pire, elle s’est dégradée, le nombre de cas confirmés étant passé à 65 contre 9 au 20 Mars. Tout porte ainsi à croire à une prolongation à venir de la période de fermeture initialement annoncée.
Se pose alors l’épineux sujet de la tenue des examens nationaux dans un contexte où nul ne sait encore quand pourront reprendre les cours, notamment pour les classes et élèves concernés.
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En Afrique subsaharienne, après que la France y ait eu recours, certains pays (le Sénégal ou encore le Burkina Faso) ont mis en place des cours dispensés par des enseignants à la télévision nationale au profit des élèves en classes d’examens; l’objectif étant de continuer le programme scolaire en dépit de la particularité de la période.
Alors que le gouvernement togolais n’a pas encore fait d’annonce officielle sur le sujet, plusieurs citoyens émettent déjà le voeu de voir le Togo emboîter le pas des cours dispensés à la télé. Et pourtant, il se trouve là, le piège à éviter.
En effet, selon les statistiques de la Banque mondiale, en 2017, la France avait un taux d’électrification de 100%. C’est donc toute la population française qui avait et qui continue d’avoir accès à l’électricité laquelle est un préalable indispensable à l’accès à la télévision.
Le Sénégal et le Burkina Faso qui ont mis en place le même système de cours télévisés avaient en 2017 respectivement un taux d’électrification de 67,1% et 25,5% toujours selon les mêmes chiffres de la Banque mondiale. Ce taux est de 48% au Togo.
L’éducation scolaire étant un service public, il est régi par de grands principes dont le principe de l’égalité. L’une des implications de ce principe est l’égalité de traitement. Ainsi, toutes les personnes se trouvant dans la même situation doivent être traitées de la même.
Par ailleurs, à l’alinéa 3 de son article 11, la constitution togolaise prévoit que nul ne peut être favorisé ou désavantagé en raison de sa situation économique ou sociale.
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Or, toute la population togolaise n’ayant pas accès à l’électricité, la conséquence logique qui en découle est que tous les élèves n’ont pas accès à la télévision. Dispenser des cours à la télé dans le but de poursuivre et terminer le programme scolaire entraînerait donc une rupture d’égalité des usagers du service public de l’éducation scolaire que sont les élèves (ceux en classes d’examens plus particulièrement).
Cette solution, quoiqu’intéressante, se trouve donc inadaptée à la réalité togolaise. La même conclusion s’impose d’ailleurs pour les cas du Burkina Faso et du Sénégal.
En lieu et place des cours dispensés à la télévision, nous proposons au gouvernement deux principales mesures destinées à faire face efficacement à cette situation exceptionnelle:
Il s’agira de prolonger l’année scolaire, pour les classes d’examens, de la moitié du temps qu’aura duré la suspension des cours (1 mois de prolongation si la suspension dure 2 mois par exemple) afin de ne pas empiéter excessivement sur le calendrier préétabli pour les vacances.
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Concomitamment, le gouvernement devra mettre en place un comité scientifique composé d’enseignants de chaque niveau d’études afin qu’il soit procédé à une révision exceptionnelle du reste du programme de l’année scolaire. Cette révision sera destinée à trier dans le programme restant les leçons les plus importantes et/ou indispensables qui seront alors dispensées dans le laps de temps restant pour la fin de l’année scolaire en tenant compte de la durée de prolongation qui aura été décidée en amont.
Ces mesures permettront ainsi de loger tous les élèves concernés à la même enseigne et de maintenir les examens nationaux.
Toute situation exceptionnelle exige qu’on prenne des mesures exceptionnelles mais surtout qu’on fasse preuve de créativité.
Source : Togoweb.net