Au moins une personne a été tuée et plusieurs autres gravement blessées à Bonoua, ce lundi à l’est d’Abidjan. L’opposition, qui conteste toujours la candidature d’Alassane Ouattara, a appelé au boycott de l’élection du 31 octobre.
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Côte-d’Ivoire : flambée de violence à l’approche de la présidentielle
A douze jours de l’élection présidentielle, des violences ont de nouveau éclaté dans plusieurs villes en Côte-d’Ivoire. Des incidents ont perturbé Abidjan alors que l’opposition appellait à la «désobéissance civile» contre la candidature de l’actuel président, Alassane Ouattara, à un troisième mandat qu’elle juge anticonstitutionnel.
Ce lundi dans la localité de Bonoua, à 60 kilomètres à l’est de la capitale économique, une personne est morte «par balle» et plusieurs ont été grièvement blessées dans des manifestations, ont affirmé à Libération une autorité sur place ainsi que deux habitants. «Tout est fermé, les écoles, les magasins, les banques», précise l’un d’eux, décrivant «un calme précaire».
A Abidjan, des barrages constitués de pneus en feu, de poubelles et de bouts de bois ont été érigés tôt dans la matinée avant d’être, pour la plupart, rapidement démantelés par les forces de l’ordre abondamment déployées, laissant des marques noirâtres sur le bitume. En milieu de matinée, dans le quartier de la Riviéra 2, une carcasse calcinée d’un bus de la compagnie de transport public, la Sotra, attendait d’être remorquée.
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Au mot d’ordre de l’opposition s’est greffé ce matin un appel à la grève émanant du puissant syndicat estudiantin, la FESCI, qui réclame notamment la fin des frais annexes d’inscription. De quoi alimenter un peu plus la confusion alors que les élèves de certains établissements ont été délogés de leurs salles de classe et sont sortis massivement dans les rues.
Ouattara inflexible
Ce week-end, c’est dans la ville de Bongouanou, dans le sud-est du pays, fief de l’opposant Pascal Affi N’Guessan, que des violences intercommunautaires ont coûté la vie à au moins deux personnes. Le domicile du candidat FPI (Front populaire ivoirien) dans cette élection a été incendié. «Incendier ma résidence ne m’empêchera pas de continuer à dire non à la forfaiture et non au troisième mandat illégal d’Alassane Ouattara», a réagi celui qui est aussi le porte-parole de la coalition de l’opposition.
La semaine dernière, celle-ci a demandé à ses partisans d’«empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre du boycott actif par tous les moyens légaux».
La coalition agrège le PCDI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain) de l’ancien président Henri Konan Bédié, dont la candidature a aussi été retenue par le Conseil constitutionnel, mais aussi le GPS (Générations et peuples solidaires) de Guillaume Soro, l’ex-rebelle, ancien président de l’Assemblée nationale exilé en France et le FPI de Laurent Gbagbo dont les candidatures ont, elles, été retoquées.
Alassane Ouattara, devenu candidat à la suite de la mort brutale de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, reste de son côté inflexible sur la tenue des élections le 31 octobre et sur le maintien de sa candidature.
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«Les élections se tiendront», martèle le chef de l’Etat, actuellement en tournée à travers le pays où il rencontre les chefs traditionnels. Face à lui, un seul autre candidat fait campagne : Kouadio Konan Bertin, dissident du PDCI.
En août, une quinzaine de personnes sont mortes dans des manifestations contre un troisième mandat. Une délégation de la Cedeao (communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) s’est rendue ce lundi à Abidjan où elle a appelé les partis au dialogue.
Florence Richard correspondante à Abidjan
Source : Togoweb.net