En République démocratique du Congo, les consultations se poursuivent en vue de former le gouvernement. Le Premier ministre devrait recevoir des représentants de la société civile, notamment des organisations de femmes et de jeunes. Il a promis d’être sensible à cette question. Car si en République démocratique du Congo, les grandes figures politiques sont arrivées au pouvoir très jeunes, les jeunes politiciens peinent à prendre leur place dans les institutions.
Pour faire de la politique au Congo, il faut de l’argent, c’est une première barrière. Pour Ted Beleshayi, secrétaire exécutif de la Ligue des jeunes de l’UDPS, cela pèse sur les relations entre nouvelles et anciennes générations. « Souvent, les jeunes n’ont pas d’emploi et que ce soit le financement de leurs activités politiques, que ce soit même leur future vie au vrai sens du terme, ils dépendent totalement de ces aînés, nous explique-t-il. Cela ne permet pas de faire le poids et d’imposer un rapport de force face aux aînés et du coup, le jeune politicien est souvent vu comme une sorte de garçon de courses malheureusement ».
Pour changer l’image de la jeunesse en politique, Ted Beleshayi a décidé en mars dernier avec certains de ses collègues de créer une association affiliée à la Ligue des jeunes, l’Ajpro, qui regroupe un millier de jeunes « professionnels », ceux qui ont un emploi et n’ont plus à dépendre de leurs aînés pour mener leur activité.
Une cinquantaine de députés de moins de 50 ans à l’Assemblée
Dans la même logique, à l’Assemblée, le jeune député du FCC, Patrick Muyaya, a participé en 2016 à la création du Réseau des jeunes parlementaires qu’il préside aujourd’hui. « Il est important que nous puissions nous rassembler. Et l’idée même du réseau de jeunes parlementaires, c’est d’avoir des jeunes qui peuvent réfléchir au-delà de nos clivages politiques, pour nous dire qu’est-ce que nous faisons pour que la majorité des Congolais, qui sont les jeunes, puissent être bien éduqués, bien soignés et puissent jouer le rôle qui est le leur dans une société qui veut se développer », nous détaille Patrick Muyaya.
A l’issue des élections en 2011, il y avait quelque 37 députés de moins de 40 ans à l’Assemblée. Aujourd’hui, ils seraient plus d’une cinquantaine, selon le réseau des jeunes parlementaires, soit plus de 15%. La benjamine n’a que 25 ans.
Pour ces jeunes leaders, le problème va donc au-delà de la représentativité des jeunes dans les institutions, mais de la place de la jeunesse dans les orientations des politiques publiques.
Source : www.cameroonweb.com