Parti de Lomé mercredi pour Mango, la délégation de l’opposition a animé un meeting jeudi devant la maison du chef de Kpangalam à Sokodé sur son chemin de retour vers Lomé. De Mango à Bafilo, passant par Kara, les constats de la délégation corroborent les faits dénoncés en boucle sur les réseaux sociaux.
Mango, Une ville fantôme
34 blessés dont 14 par balles réelles et d’autres par billes, C’est grâce au savoir-faire et à l’expérience militaire du médecin de l’hôpital ESPERANCE de la mission baptiste ABWE à Mango que le bilan est resté qu’à un seul mort, selon le témoignage de Mme Brigitte Adjamagbo Johnson. 
un blessé en traitement à l’hôpital Baptiste Biblique Espérance de Mango
Pourchassés et persécutés jusqu’à leurs résidences privées, les populations fuient la ville pour échapper à la répression militaire. «C’est parce que vous êtes là qu’on nous laisse un peu de répit aujourd’hui », témoigne Brigitte Adgjomagbo-Johnson, citant les propos des populations.
« Nous avons rencontré une population qui est terrorisée et tétanisée, mais qui reste déterminée parqu’il y en a qui nous demandent c’est quand la nouvelle marche ? », ajoute-t-elle avant de signaler que même si les dispositifs militaires ont été levés avant l’entrée à Mango de la délégation de l’opposition, ils ont été aussitôt remis en place à partir de 18h et les populations vont se retrancher dans les brousses, dans leurs refuge, laissant Mango pour une ville fantôme selon les termes de l’opposition.
Après la visite des blessés à l’hôpital des Américains à Mango, message de compassion et prières avec les familles éplorées en l’occurrence la famille du regretté Abdoulaye Yacoubou, la délégation de l’opposition a pris la route du retour. Notons qu’a Mango, le bilan est à 3 morts dont 2 par noyage, deux jeunes qui, ayant les militaires déchaînés à leur trousse, se sont jetés dans le fleuve Oti. 
Rencontre avec la famille du petit Abdoulaye Yacoubou à Mango
Devant la maison du regretté Agrigna Rachad, s’est tenu un meeting improvisé où les mêmes témoignages ont été évoqués : des jeunes pourchassés sans répit par les militaires et les milices sont obligés de quitter la ville.
À Sokodé, c’était devant la maison du chef du légendaire quartier Kpangalam que l’opposition a entretenu les populations mobilisées sur l’objet de leur tournée et les stratégies dans les jours à venir.
Mango, Kara, Bafilo, Sokodé sont essentiellement des villes assiégées par les militaires et/ou les milices, qui persécutent les militants jusque dans leurs derniers retranchements et les acteurs de la justice sont mis sous scellé pour jeter systématiquement les militants en prison, comme l’a révélé le témoignage du jeune militant de Bafilo, le juge au tribunal de Kara s’est abonné à des procès controversés pour militantisme et manifestation, des principe pourtant bien autorisé à titre de liberté d’expression dans la constitution actuelle du pays.
Aujourd’hui, l’opposition appelle les populations à observer une journée Togo mort.
A. Lemou
www.icilome.com