Le pompeux congrès du parti UNIR de Faure Gnassingbé quoiqu’affublé de tous les superlatifs positifs, a aussi enregistré des à-côtés tout aussi cocasses qu’aberrants. A l’image du pays, le parti UNIR a réitéré sa propension aux divisions sociales à travers le schéma d’une minorité privilégiée qui écume le sérail dans de somptueuses tentes climatisées aux grands soins, servis dans l’orgie pendant que le bas peuple, la majorité dont le seul rôle est de chanter danser et applaudir le prince, cette majorité qui croupit dans la misère est laissée pour compte sur les tribunes du stade Dr Kaolo de Tsévié, bien affamée, copieusement molestée par le soleil et la pluie.
De ces laissés-pour-compte, certains sont venus se défouler devant nos caméras, nous attirant la foudre de la députée de la majorité présidentielle UNIR, députée de la circonscription électorale Tandjouaré.
Cette députée, faisant également partie du comité d’organisation du congrès UNIR, est venue contester bruyamment le coup de gueule des militants affamés. Conscient que chaque citoyen a droit à la parole, nous avons proposé à Mme Kolani épouse Bakali une interview en démenti aux accusations des militants qui apparemment, n’en pouvaient plus de chanter, danser et applaudir les ventres vides depuis plus de 24 heures, sous le soleil comme sous la pluie, pendant que les délégués, les cadres du parti écumaient le sérail dans le confort absolu.
De notre interview, la députée, garante de la liberté du peuple et des droits d’expressions n’en avait rien à cirer. Elle nous a simplement intimé l’ordre d’effacer la vidéo ou elle le ferait elle-même car comptant sur les gendarmes et militaires qu’elle avait déjà alertés et qui nous entouraient à coups d’intimidations et de menaces.
Mieux, la députée qui ignore la première valeur humaine, celle du partage car, dit-on, dans chaque tradition « quand il y en a pour un, il y a pour deux », ne s’active pas de trouver ne serait-ce que de l’eau à boire aux militants de son parti qui n’en peuvent pas de saliver en apercevant à travers les solides grilles en fer, leurs semblables avaler goulument des sandwich et s’abreuvant également de boissons de toutes catégories.
Madame la députée Kolani verse dans les menaces à l’affût d’un cours sec sur la déontologie et le professionnalisme dans le domaine du journalisme. Une méthode toute à son honneur. Comment saurait-on qu’elle vient d’un parti politique puissant qui, juché sur la fenêtre, se regarde passer dans la rue ?
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