Congo: ces généraux qui veulent évincer Dénis Sassou Nguesso

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Ils sont officiers généraux, tous proches du président Denis Sassou-Nguesso. Ils lui doivent toute leur carrière ou presque. Ils ont déjà quelques comptes à rendre. Même s’ils ne clament pas encore haut et fort, qu’ils se sont imposés des termes à ne pas dépasser. Il reste que Jacques Morlendé, Guy Blanchard Okoye, Jean Dominique Okemba, Noël Léonard Issongo, Norbert Dabira, Nianga Ngatsé Mbouala, Benoît Moundelé Ngolo et Jean Aive Alakoua, ne seront tout simplement plus prêt à imposer le pire aux congolais.

Il ne faut pas compter avec ces officiers pour servir le pire aux Congolais

« Sassou va rempiler », m’a concédé un parent. « Tu dis cela parce que tu comptes poursuivre avec les mêmes avantages et les mêmes combines ? », lui ai-je répondu. Et lui de poursuivre «Il veut mourir au pouvoir. Il dit ne craindre que la communauté internationale. Il compte jouer d’intimidation, utiliser l’armée. Les chefs militaires sont aux petits soins. Sassou est convaincu de leur soutien ». Parbleu ! Ceux qui, en dépit de tous ces indices qui prouvent à suffisance que pour le président du Congo Brazzaville, 72 ans dont 32 d’un règne quasi absolu, ce qui compte, c’est de rester tenir le Congo jusqu’à la mort. Alors qu’il ne saurait bâtir en cinq ans, tout ce qu’il n’a pu en 32 ans.

L’entourage de Sassou a fait des projections, sans tenir compte des pressions extérieures et intérieures. Mais aujourd’hui, avec tout ce que les « câbles » des missions diplomatiques accréditées au Congo ont permis aux grands de ce monde de comprendre, l’on est plus loin d’une révolution dans la « maison ». Tant et si bien que « l’édifice Sassou » menace de s’écrouler, ses jours sont désormais comptés. Mpila a oublié que l’on pouvait attaquer ses proches au portefeuille et même menacer de tenir pour responsables les officiers généraux du système, les plus en vue si le pire se produit au Congo. Lesquels, ainsi qu’ils l’affirment à certains diplomates étrangers, pensent à se sauver. Pour s’assurer qu’ils ne devront plus répondre devant la justice après les affaires comme le Beach et l’opération « mouebara ».

En fait, au sein de l’armée congolaise, tout le monde n’est pas au service d’un homme, contre toute la Nation qui menace de se lever contre des velléités de pouvoir à vie. Ils sont nombreux, ces officiers qui n’ont pas oublié avoir fait le serment de défendre la république et la loi. Les officiers valeureux, il y en a encore suffisamment. Des hommes et des femmes capables de sauver l’honneur et de limiter les « dégâts ».

Alors que le président Sassou regarde plus du côté de ses opposants politiques, l’occident elle a compris qu’il faudrait en cas d’entêtement, briser le cordon « sécuritaire » de ce-dernier. Et là-dessus, ceux qui veulent limiter les « dégâts », défendre ainsi l’honneur de l’uniforme et s’éviter la blacklist, des interdits de séjour en Europe et des comptes bloqués, affirment à des sources, que si c’est nécessaire, ils n’hésiteront pas à tourner casaque. Ce d’autant plus que même avec le diable, un pacte peut être rompu. Les chancelleries occidentales ont fait le « topo ». A ce que rapportent les sources diplomatiques, Sassou n’a rien bétonné. Ils sont nombreux, ces officiers qui pourraient limiter les « dégâts » :

Le vice-amiral Jean Dominique Okemba, secrétaire général du conseil national de sécurité(CNS), a eu droit à un rappel d’histoire. Lequel lui a appris que Francisco Macías Nguema, premier président Équato-guinéen fût arrêté, jugé et exécuté selon les ordres de son propre neveu, l’actuel homme fort de Malabo, le président Téodoro Obiang Nguema Mbasogo. Macias Nguema est arrivé au pouvoir en 1968 après l’indépendance. Il se proclame président à vie en 1972. Mais le 3 août 1979, soit sept mois seulement après le coup d’état de Denis Sassou-Nguesso contre Jacques Joachim Yhombi Opangault, Obiang Nguema renverse son oncle Macias Nguema avec l’aide d’un groupe de militaires. Macias fût condamné à mort et passer de vie à trépas par la garde royale marocaine, faute de volontaires parmi les soldats équato-guinéens qui le prenaient presque pour un « dieu ».

Dans le dispositif Sassou, certains officiers qu’il ne prend probablement plus en compte pourraient presque s’y mêler. Comme jacques Okemba Morlendé. Qui a tout donné pendant la guerre civile de 1997. Mais qui n’a presque rien récolté. Les proches parents, toujours les mêmes, sont ceux qui croquent à belles dents.

Mais bon sang, où donc est passé le Colonel Ilessa ? Il attend toujours les étoiles de Général. A la saint-glinglin. Les étoiles de général ne sont peut-être pas faites pour ce colonel qui, pour la cause de Sassou, était devenu persona non grata à Brazzaville, pour avoir été à l’origine du vol des armes à l’armurerie de Gamboma.

Pour le général de brigade Noël Léonard Essongo, représentant spécial du médiateur international de la crise centrafricaine à Bangui, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, la Centrafrique, loin d’être un parachute doré, se révèle beaucoup plus comme le lieu l’éloignement d’un officier général rompu dans l’art de la guerre. Un « Katangais » longtemps soupçonné de vouloir commettre un coup d’état. Yves Motandeau aura tout simplement eu moins de chance. Noel Léonard Essongo s’est vu proposer un poste à l’étranger qu’il ne pouvait refuser. Mais comme nombre de ses frères de la Likouala, il n’est pas content de celui qu’ils ont ramené au pouvoir.

De son côté, le général Norbert Dabira, actuel secrétaire à la réinsertion des anciens combattants, ancien inspecteur général des armées, est tout sauf un criminel. Il ne sera pas Hermann Goering, ce dirigeant du 3ème Reich condamné à mort par pendaison à l’issue du procès de Nuremberg. La guerre du 05 juin 1997 était pour lui un accident. Il avait dû se sauver, a eu sur la conscience la mort d’un neveu, resté surveiller sa maison du camp 15 août. Il devait donc en bon militaire par honneur et pour sa propre dignité se battre. Officier et homme d’affaires prospère, Norbert Dabira est déjà poursuivi dans l’affaire du Beach pour laquelle il s’explique encore devant la justice française. Il n’écrira surtout pas « Brazzaville à feu et sang, saison 2 ». Les ennuis, ça suffit ! il sait qu’il a de la valeur. Pascal Lissouba, alors président de la république ne voulait-il pas le nommer à la tête de la sécurité d’état, les services de renseignements du Congo ? On sait que Norbert Dabira qui fait partie des premiers généraux « made in Sassou », a toujours regretté de n’avoir jamais occupé le poste de chef d’état major de l’armée congolaise. On l’aura beau travaillé au « nguri », il reste qu’on ne l’en convaincra pas. Lui, « l’intello » militaire, ancien responsable politique de l’armée du temps du parti unique.

Tandis que le Colonel Jean Aive Alakoua, ancien porte-parole de la police, imbattable au micro, a dû faire les frais de la chasse aux têtes bien faites et bien pleines. Lui qui se voyait déjà diriger la police congolaise à la place du sulfureux Ndengué. Jean Aive Alakoua qu’on a voulu embarquer dans le bourbier centrafricain, reste un officier valeureux. Qui ne gobe pas que l’on veuille tout simplement changer la constitution. Lui sait que son talent lui réserve une place dans la police, même avec un changement à la tête de l’exécutif.

Général de brigade Nianga Ngatsé Mbouala, le para commando à la barbe blanche, s’était presque « chaussé » lui-même ses étoiles de général, avant que le président de la république ne décide finalement de les lui donner. Commandant de la garde républicaine depuis la mort du général Emmanuel Avoukou. Nianga Mbouala a boulotté à Gamboma depuis la fin de la guerre du 05 juin 1997. Pour avoir été l’homme des « commandes » des armes à l’étranger, il se sait surveiller. Et qu’il devra rendre des comptes. Les militaires sont toujours appelés à faire allégeance au nouveau régime. Il n’a pas oublié certaines humiliations qu’il a dues subir avant d’être là où il est. Ce général très proche de Norbert Dabira, est un honnête homme. Lequel n’hésitait pas à faire son trajet à pied. De la base militaire à son domicile du lycée Thomas Sankara. Lui qui avait commencé à bâtir sa maison pierre par pierre et de sa propre poche. Alors que Sassou n’était plus au pouvoir. Il sait que pour préserver ses biens et ses proches, il devra se rappeler le prestige de l’uniforme. Et le rôle de l’armée.

Guy Blanchard Okoî, Chef d’état-major des armées, l’ancien « Paras » avait déjà refusé de salir les mains dans l’affaire Tsourou. Guy Blanchard Okôi n’est pas du genre à se risquer aux folies. Il a un cerveau qui fonctionne merveilleusement bien. Tant et si bien que si le peuple réclame son pouvoir, en descendant dans les rues, avec le général Okoî, l’armée se rangera du côté du peuple. Il est conscient des enjeux pour le Congo.

Le cordon de Sassou va céder. Pour limiter les « dégâts ». 32 ans de pouvoir, c’est déjà beaucoup trop. C’est un record. Le rêve fou du pouvoir à vie, les officiers qui pourraient limiter les « dégâts », savent qu’il a la réputation de briser de nombreuses vies et le destin d’une nation. C’est pourquoi, il ne faudrait pas compter sur eux pour servir encore le pire aux Congolais.

Source : www.cameroonweb.com