Au centre des controverses depuis quelques temps, les ennuis s’accumulent pour la société WACEM. Alors que l’affaire de l’explosion de la citerne de fuel refait surface, c’est dans une note ministérielle que le Ministre du commerce, de l’industrie et de la consommation locale décrète la fermeture de cette société pour une quinzaine de jours. Les responsables doivent désormais faire face en plus des ennuis judiciaires, aux problèmes sanitaires.
Le West Africa Cement (WACEM) a fermé ses portes depuis le 30 octobre 2020 sur injonction du Ministre Kodjo ADEDZE. Pour cause, l’usine est devenue un foyer de contamination à virus corona. D’ailleurs c’est l’argument qu’a avancé le ministre dans une correspondance adressée au Directeur Général de la société qui devra prendre les dispositions nécessaires pour fermer l’usine pendant quinze jours.
Cette fermeture, note-t-on, s’inscrit dans la riposte contre cette épidémie dont les cas de contamination augmentent de jour en jour. Les équipes d’investigation sanitaire pourraient donc travailler à identifier les cas de contamination dans cette zone de même que les cas contacts afin de préserver la population de Tabligbo, ville dans laquelle l’usine est installée.
C’est encore un autre coup dur pour le WACEM qui n’a pas encore fini avec l’affaire des victimes de l’explosion de la citerne de fuel survenue le 30 juin 2015. Alors qu’on croyait cette affaire terminée avec le dédommagement des familles des victimes, les responsables de cette société ne veulent pas entendre raison et porte l’affaire de juridiction en juridiction pour éviter à tout prix le dédommagement des familles des victimes.
En effet, cette affaire qui date de 2015 va de rebondissement en rebondissement. L’affaire est jusqu’à présent devant la Cour Suprême de Lomé. Or, déjà le mois de juillet passé, la Cour d’Appel de Lomé a donné son verdict en condamnant la société WACEM. Ce jugement n’est pas du goût des dirigeants de cette usine qui, par le biais du Maître AHLIN, l’avocat de la société, ont fait un autre recours devant la Cour suprême. Ledit recours, malgré qu’il soit rejeté par les quatre juges de la Chambre de justice qui l’ont jugé irrecevable, a été accepté par le Président de la Cour Suprême, nous a informés, une source proche de la famille des victimes.
Cinq ans après cette explosion qui avait coûté la vie à cinq jeunes togolais, l’on s’interroge sur les intentions réelles des premiers responsables de cette société. Déjà en octobre 2016, le tribunal de Tabligbo a tranché l’affaire qui aboutit à la condamnation de WACEM. Du tribunal de Tabligbo à la Cour suprême en passant par la Cour d’Appel, les dirigeants de cette usine veulent coûte-que-coûte éviter de verser des frais en guise de dommage aux familles.
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Comment comprendre l’attitude de cette société au nom de laquelle cinq togolais ont trouvé la mort laissant derrière eux des veuves et des orphelins? Dans ces genres de situation, c’est le dédommagement qui s’impose pour venir au secours des familles des victimes. Ces dernières espèrent que cette haute instance de justice saura dire le droit et éviter une cabale judiciaire en condamnant cette société qui a tant causé des ennuis aux populations de cette préfecture dont certaines victimes n’ont pas eu le courage de la dénoncer devant les juridictions compétentes.
Tabligbo est devenu la vache laitière de plusieurs groupes d’intérêts qui pillent sans réserve les richesses de cette localité, sans en retour développer la localité. Les autorités municipales dans le contexte de la décentralisation ont le devoir de combattre ces prédateurs et les amener à se concentrer sur l’épanouissement de cette localité. Les autorités politiques, le gouvernement en tête sont aussi interpellés sur la question d’indemnisation des victimes de l’explosion de la citerne.
Source : Togoweb.net