Il a tenté de se suicider le vendredi 22 juin dernier à la prison civile de Notsè. Le jeune béninois Alowonou Kodjo, 21 ans, élève en classe de Première au lycée de Tabligbo, s’est retrouvé dans une affaire de vol (à Notsè) dont il ignore, selon ses propres confidences, les tenants et les aboutissants.
D’après les informations à nous confiées par le président de la communauté béninoise au Togo, qui a dépêché une délégation au chevet du jeune garçon actuellement hospitalisé au Cabanon du CHU Sylvanus Olympio, Alowonou Kodjo s’est rendu à Notsè pour passer un temps avec son grand-frère résidant dans cette ville, histoire de changer un peu d’air et continuer ses révisions en attendant le BAC I qui aura lieu dans un mois.
Arrivé chez son frère, il a constaté que ce dernier n’était pas à la maison. Il décide alors de l’attendre chez un ami dans le quartier. Quelques minutes après, les Gendarmes débarquent et mettent la main sur l’ami. Le comble, Alowonou a été embarqué lui aussi. Commence ainsi le calvaire d’un jeune garçon qui donnerait tout aujourd’hui pour retrouver sa liberté. A la Gendarmerie, il découvre que son ami est impliqué dans une affaire de vol et recherché depuis quelques jours. Mais sans pour autant comprendre les raisons, il a été accusé de complicité de vol et gardé avec l’ami en question.
Malgré les protestations d’Alowonou Kodjo qui a tenté de convaincre la Gendarmerie qu’il n’a rien à voir dans cette affaire, et de sa famille, il a été condamné, tout comme son ami voleur, par le juge dans un procès rapide. Le juge a condamné Alowonou à 24 mois de prison et son ami à 60 mois.
Transféré à la prison civile de Notsè il y a deux semaines, le jeune béninois a décidé de mettre fin à sa vie le vendredi 22 juin dernier. Il a été évacué à Lomé. « Je n’ai rien fait. J’attendais juste mon grand-frère chez l’ami qui vendait dans sa boutique, et ils sont venus me prendre avec lui. Je n’arrive pas à supporter ça. J’ai le BAC I à passer dans quelques semaines. Voilà, ils m’ont condamné pour deux ans pour ce que je n’ai pas fait. Je ne peux pas accepter ça. Je préfère mourir, c’est mieux », a-t-il confié, les larmes aux yeux, au président de la communauté béninoise, Patrick Djondo, hier au Cabanon du CHU Sylvanus Olympio.
Ce dernier mobilise actuellement sa communauté pour venir en aide à ce jeune garçon dont le tort a été de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Depuis le Bénin, les parents envoient de quoi soigner leur fils au Cabanon. Mais c’est insuffisant. La communauté béninoise et toute sa diaspora, de leur côté, ont pris sur elles de s’occuper du reste de l’ordonnance médicale pour que Alowonou Kodjo retrouve sa santé.
« Il est mal-en-point. Le produit qu’il a pris l’a sérieusement affaibli. Il ne serait pas aujourd’hui en vie si ses co-détenus ne lui avaient pas donné de l’huile de palme lui permettant de vomir un peu. Nous allons alerter toute la communauté et s’occuper des ordonnances, en attendant d’autres démarches auprès des autorités compétentes », a déploré Patrick Djondo.
Ce dernier entend saisir le Consulat du Bénin à Accra pour plaider le cas du jeune garçon. « Il est toujours traumatisé par les évènements et spécialement par son incarcération. Nous allons demander un rapport médical avant d’aller voir le juge, afin de demander une révision du dossier. Le jeune est complètement déboussolé », a ajouté le président de la communauté béninoise.
Alowonou Kodjo, même dans son lit, continue de clamer son innocence dans cette affaire. Pour Patrick Djondo, l’enquête n’a pas été bien mené pour savoir si au moment des faits, le jeune homme était à Notsè. « Le Directeur de son école nous a rassuré qu’il est assidu à l’école. C’est un travailleur qui fait la série C au lycée. Personne ne comprend pourquoi on l’a arrêté », a-t-il souligné
I.K
Source : www.icilome.com