Le lundi 23 mars 2020, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a rendu publique la décision N°14/HAAC/20/P portant suspension de parution pour quinze (15) jours du quotidien LIBERTÉ. Tout en prenant acte, la Direction de LIBERTÉ se doit de donner sa version des faits.
Le 11 mars 2020, la Direction du quotidien LIBERTÉ a reçu une lettre de la HAAC l’invitant à une audition le 16 mars suite à une plainte de l’Ambassadeur de France au Togo, M. Marc Vizy. L’article incriminé est publié dans le N°3116 du 03 mars 2020.
Comme toujours le Directeur de la Publication, M. Médard AMETEPE et l’un des rédacteurs, M. Godson KETOMAGNAN ont déféré devant l’institution à l’heure prévue. C’est en pleine séance d’audition qu’ils ont pris connaissance des grandes lignes de la plainte. M. Marc Vizy affirme avoir saisi la HAAC « en tant que représentant de la France au Togo, en tant que représentant au Togo du chef de l’Etat français et en mon nom propre » pour un « règlement à l’amiable », mais exclut en même temps d’exercer de droit de réponse. Après avoir réfuté les allégations contenues dans l’article publié, il demande à la HAAC « de faire usage de ses pouvoirs de mise en garde, voire, en cas de récidive, des pouvoirs de sanction qui lui sont reconnus par l’article 65 de la loi organique N°2018-029 du 10 décembre 2018 relative à la HAAC ».
Après lecture des grandes lignes de la plainte, la parole a été donnée à M. AMETEPE afin qu’il se prononce sur les griefs portés contre son journal. Tout court, le Directeur de la Publication a dit que la problématique de la corruption des diplomates et autres fonctionnaires internationaux est connue de tous et qu’il aurait souhaité que l’Ambassadeur porte plainte devant les tribunaux. C’est tout le crime du Directeur de la Publication accusé dans la décision d’afficher « des comportements discourtois envers les membres et l’autorité de l’instance de régulation des médias ». Il a été proféré des menaces de suspension du journal avant que la délégation de LIBERTÉ ne se retire. Et comme on le constate, c’est la sanction demandée par M. Marc Vizy qui a été infligée au journal.
En effet, la direction du journal LIBERTÉ a entretenu de bonnes relations avec l’institution de régulation jusqu’au 22 mai 2019 suite à l’article intitulé « La participation de l’opposition aux locales bouleverse les plans du pouvoir : Des consignes données aux CLC et OPS pour bâcler le recensement. Des récompenses promises à ceux qui enregistreront moins d’électeurs » et paru dans le n°2921 du mercredi 15 mai 2019. Ce jour-là, curieuse coïncidence, le fondateur du journal aujourd’hui membre de la HAAC était en mission, et le climat de convivialité et de confraternité qui avait toujours prévalu, avait pris un coup. Pour le respect dû à l’institution, on se garde de relayer ici les propos tenus par certains membres. C’est depuis cette audition que les relations sont tendues entre la HAAC et la direction du journal.
Encore une fois, la direction de LIBERTÉ prend acte de la décision de la HAAC et promet à ses lecteurs que le journal sera bientôt de retour dans les kiosques. C’est la première fois après 15 ans d’existence, que le journal est obligé de faire tomber le rideau pendant quinze jours. Et en pleine crise sanitaire alors qu’il a pris sur lui de faire sa part pour limiter la propagation de ce problème de santé publique. D’ici là, que chacun prenne soin de lui en respectant les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le Covid 19. Dieu veille sur le Togo.
Fait à Lomé, le 24 mars 2020
Le Directeur de la Publication
Médard Ametepe
Source : 27Avril.com