Après les élections locales, le plus dur commence. C’est le tableau qui se présente un peu plus de quatre mois suite à l’installation des nouveaux maires.
Certains n’aiment pas aborder le sujet, du moins pour le moment. D’autres brisent la glace, évoquant avec regret l’indisponibilité pour le moment des ressources financières pour non seulement faire fonctionner leurs communes, mais aussi pour appliquer leur plan d’actions.
Après plus de trois décennies, les élections communales ont été organisées au Togo le 30 juin 2019. Elles sont censées donner un coup d’accélérateur au processus de décentralisation. Les maires sont installés depuis quelques mois. Les élus locaux font ce qu’ils peuvent. Plusieurs d’entre eux ont décliné ce qu’ils comptent faire pour transformer leur territoire (sic). Malgré la volonté de bien faire, la détermination de réussir, la gestion quotidienne reste difficile à cause de manque de moyens.
L’exemple de la commune de Yoto 3 est illustratif des conditions dans lesquelles une grande partie des nouveaux maires travaillent. « Une fois qu’on a été installé, dans les deux premiers mois, c’est moi-même qui payais l’électricité, le papier-rame, les enveloppes, les stylos et tout. Même le badigeonnage de notre local, le changement des tôles, c’est moi-même qui les ai faits, croyant que l’Etat allait régler dans les brefs délais, mais hélas », résume Kokou Degbe, le maire de ladite commune, dans une interview consultable sur letabloid.com.
« Nous n’avons pas notre propre budget parce que le budget qui a été laissé, c’est celui du conseil à l’époque. Du coup, ça a pesé sur moi. Sans vous mentir, j’ai dû vendre un de mes terrains pour pouvoir régler une partie de ces dettes en attendant que la commune me règle. J’ai été confronté à plusieurs problèmes ; ce n’est pas nous seuls, je pense que ce sont toutes les communes du Togo », enchaîne-t-il.
Même difficulté à Bas-Mono 1. Son premier responsable, Victor Anani Djogbessi s’est confié au même site d’informations : « Au moment où je réponds à vos questions, soit près de quatre (04) mois après ma prise de fonction, sur le plan des ressources financières, depuis notre prise de fonction le 16 octobre 2019, je suis dans l’impossibilité d’émettre le moindre mandat, donc incapable d’effectuer la moindre dépense, sinon sur mes propres fonds, à cause d’une indisponibilité chronique de fonds publics, alors que notre commune continue de verser systématiquement au Trésor public ses recettes qui se chiffrent actuellement à plus de 6 millions de francs CFA ».
Il explique avoir fait toutes les démarches nécessaires auprès du trésorier de la préfecture, « sans résultats jusqu’à ce jour ».
Le budget élaboré par la nouvelle équipe dirigeante de Yoto 3 par exemple n’a pas encore reçu l’assentiment du ministère, ce qui fait qu’elle ne peut sortir aucun franc de la caisse. « Donc pour le moment, on est toujours confronté à des problèmes d’argent. On attend patiemment. Dès que la session sera faite, quand le OK sera donné, les fonds seront mis à notre disposition pour commencer les travaux de la commune », ajoute son maire.
Dans toutes les communes sur l’ensemble du territoire, les administrés ne ressentent pas encore l’effet ou les conséquences positives des dernières élections locales. Ils veulent des salles de classes pour leurs enfants, de l’eau potable, des routes, l’électricité, une meilleure utilisation des taxes, entre autres.
En dépit d’un contexte qui ne leur est pas encore favorable, les nouveaux maires doivent, conseille Ouro-Bossi Tchacondoh, un expert en décentralisation, d’abord faire l’état des lieux de leurs communes, avoir une idée claire et précise des potentialités dont elles disposent afin de savoir mobiliser les ressources internes et enfin se tourner vers l’extérieur pour des compléments.
L’Alternative
Source : Togoweb.net