Commission/Réformes : « Cette initiative n’est pas du tout conforme aux prescriptions de l’APG » (Yawovi Agboyibo)

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La commission de réflexion sur les réformes politiques, mise en place par le chef de l’État togolais, est une « initiative qui n’est pas du tout conforme aux prescriptions de l’APG (Accord Politique Global) », a affirmé ce dimanche Me Yawovi Agboyibo, président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, deuxième force politique de l’opposition).

 

Au total sept personnalités de commission ont été nommées le 3 janvier par le président Faure Gnassingbé dont l’ancien Premier ministre Séléagodji Ahoomey-Zunu, l’ancien ministre Adji Otèth Ayassor et le président de l’Université de Lomé Prof. Komla Dodzi Kokoroko.

 

La commission a pour mission notamment de proposer dans les meilleurs délais, un texte de réforme politique, de réforme institutionnelle et constitutionnelle qui tient compte de notre histoire, reflète les réalités du pays et répond aux aspirations des Togolaises et des Togolais.

 

« Cette initiative n’est pas du tout conforme aux prescriptions de l’APG. Cet accord dans son chapitre 3 a été clair. Le cercle qui doit compléter les discussions de 2006, ce sont les neuf parties prenantes aux discussions. C’est à elles qu’il revient de poursuivre le travail commencé. C’est clair », a martelé Me Agboyibo sur radio Pyramide Fm.

 

« Au niveau du CAR, nous sommes totalement hostiles à cette initiative », a-t-il souligné.

 

« Pour opérer les réformes, le pouvoir n’a pas le choix. Il faut passer à l’acte au lieu de chercher à contourner par des commissions de réflexion », a poursuivi Me Agboyibo, déplorant au passage certains piétinements observés depuis 2010 pour avoir un dialogue qui débouche sur ces réformes.

 

« Tantôt, c’est deux ou trois partis non signataires de l’APG qui se retrouvent aux discussions, alors que les grands acteurs sont là. Toutes ces choses ont contribué un peu au désarroi du chef de l’État ».

 

« Il s’agit pour nous au Togo de savoir si nous voulons entrer dans une ère de recherche de solutions aux problèmes du pays par le consensus, ou si nous volons rester dans la logique du rejet haineux, chacun estimant que l’autre doit le faire sans lui. Il nous revient de réfléchir pour choisir la direction à prendre », a-t-il précisé.

 

Rappelons que plusieurs responsables de l’opposition ont contesté la composition de cette commission. D’autres (à l’instar de Me Agboyibo), l’ont catégoriquement rejetée.

 

Agbéyomé Kodjo, président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS, opposition) a invité le chef de l’État à « équilibrer » cette structure, dénonçant la présence de certaines personnalités « très marquées ».

 

Le chef de file de l’opposition Jean Pierre Fabre a de son côté qualifié de « coup de force », la création de cette commission et demandé à rencontrer le président de la République.

 

Au Togo, les réformes politiques constituent le principal sujet qui divise la classe politique (pouvoir et opposition).

 

Le HCRRUN a tenu en juillet dernier, un atelier de réflexion et d’échanges sur ces réformes, rencontre ayant accouché d’un document de synthèse transmis au chef de l’État.

 

Plusieurs sujets qui ont toujours déchaîné des passions dans les milieux politiques notamment la limitation du mandat présidentiel (5 ans x 2) et le mode de scrutin (deux tours) ont été unanimement retenus par les participants dans ce document. FIN

 

Edem Etonam EKUE

 
source : savoir news
 

TogoActualité.com